Tac, tac, tac, tac, tac. Tac, tac. Tac. Les deux pieds sur la pédale, les épaules droites et les doigts fixes, une employée fait la couture d'un petit sac à main marron. Elle est l'une des toutes dernières mains à travailler cet objet de luxe. Son geste doit donc être d'une précision sans faille.
Avant elle, il a fallu réceptionner et trier les peaux et les toiles. Puis les matières ont été découpées, toujours en veillant à ne pas laisser quelconque défaut passer. Les découpes ont ensuite été finement désépaissies avant d'être renforcées pour éviter d'être étirées. Un coup de peinture et le sceau de la marque délicatement appliqués et voilà l'objet dans l'atelier de montage de sacs.
116 salariés sur le site
Une petite dizaine de membres du Club d'entreprises de Haute Mayenne découvre ce mardi 14 novembre la maroquinerie Longchamp d'Ernée. La marque ligérienne de luxe est présente sur la commune depuis les années 1970 et y a établit un premier site en 1990, avant de s'installer dans la zone de la Querminais en 2000.
La responsable du site, Clarisse Goyet, présente chaque atelier avec le sens de la précision de celle qui était l'une des mains de Longchamp pendant vingt ans avant de prendre son poste il y a trois ans. Ici, 116 salariés travaillent. Mais il y a encore de l'espace. Clarisse Goyet en montre justement un d'une soixantaine de mètres carrés inutilisés.
Le recrutement en plein boom
« Nous aimerions l'investir, lâche Lucas Praud, responsable ressources humaines. Le but est de doubler les effectifs ici. L'année prochaine nous espérons déjà augmenter de 40 %. » Mais l'entreprise n'est pas exempte des problèmes de recrutement du département et de la région.
« Aujourd'hui, nous ne recherchons pas forcément des maroquiniers et maroquinières de profession. Nous voulons des personnes polyvalentes qui ont envie de découvrir et de s'engager dans cette filière. » Clarisse Goyet renchérit : « Le cuir, il faut le sentir. »
Pour attirer, Longchamp veut aussi dépoussiérer son image d'industrie polluante. À Ernée, « on essaye de réutiliser les chutes qui ne rentrent pas dans nos hautes exigences au maximum », rapporte Lucas Praud. Les morceaux non utilisés sont ainsi donnés aux écoles de mode, à des petits maroquiniers ou à des collèges ou lycées pour des projets spécifiques, comme à Don Bosco à Mayenne dans le cadre d'Entreprendre pour apprendre.
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