La bâtisse est imposante, accolée à l'église et aux thermes romains, à un jet de pierre de la médiathèque. L'auguste demeure des prêtres d'Entrammes est inhabitée depuis des années et date du XVIe siècle. « Il n'y a plus personne dans ce bâtiment depuis bien longtemps, confie le maire de la commune, Jérôme Allaire. Vu la situation du bâtiment, enchevêtrée avec l'église et les thermes, il était difficile de le vendre à un promoteur. »
660 000 euros de rénovation
Le presbytère d'Entrammes subit une rénovation d'intérieur complète, du sol au plafond. « On part d'une coquille vide », explique Jérôme Allaire. Au total, et toutes taxes comprises, la rénovation coûtera 660 000 euros, financée à 55 % par les subventions venant de l'État, de la Région, du Département et même de Laval Agglo. Le reste à charge pour la municipalité s'élève à 303 000 euros, avec l'espoir de récupérer 2 000 euros d'aide supplémentaire.
À terme, le bâtiment accueillera quatre appartements : trois T1 d'environ 40 m2 et un T3 de 60 m2. Ils seront entièrement attribués à la location, sur deux étages et un rez-de-chaussée. Le troisième étage accueillera le plus grand appartement. Au rez-de-chaussée un appartement « serait plus accessible pour une personne âgée ». La mairie envisage d'ailleurs de garder un logement vacant pour en faire profiter les personnes venant en stage à Entrammes sur plusieurs mois. « Sans les subventions, nous ne pourrions pas louer ces appartements à des tarifs raisonnables », continue le maire. Un local vélos et une chaufferie commune complètent le site.
Avec un bâtiment aussi ancien, la municipalité a dû faire face à des dépenses imprévues. Au total, il s'agira de 30 000 euros supplémentaires. En cause, le parquet entre le rez-de-chaussée et le premier étage était entièrement vermoulu et a dû être remplacé par un parquet en béton. La rénovation du presbytère fait partie des gros chantiers de la municipalité. Le lotissement la Furetière qui s'érigera sur la route de Parné constitue la plus grande dépense de la commune.
Le meurtre de l'abbé Fricot
Depuis le XVIe siècle, le bâtiment a une sacrée histoire. Derrière le presbytère, le puits a été le théâtre d'un meurtre : le corps de l'abbé Fricot, alors curé de la paroisse, a été retrouvé dans le puits, sous huit bûches d'une vingtaine de kilos en 1894. « Son corps était meurtri de plusieurs ecchymoses et son visage particulièrement abimé », précisent les chroniques de l'époque.
Les soupçons se portent sur le vicaire, l'assistant du curé, l'abbé Bruneau, réputé avoir une vie dissolue, en plein affrontement entre l'Église catholique et la République Française à quelques années de la loi de séparation de l'Église et de l'État.
En août 1894, le vicaire est exécuté et pourtant il clame son innocence. Coup de théâtre, il a été retrouvé dans les archives diocésaines de la Mayenne que ce dernier était innocent de ce crime, car le véritable assassin s'en serait confessé.
L'étrange sarcophage
À l'occasion des travaux et de la création d'un pilier de soutien en creusant dans le sol, les ouvriers ont fait une curieuse découverte au milieu de l'été : un sarcophage était là, dans lequel reposait un corps dont il ne reste que les ossements. Les travaux ont été arrêtés, la Direction régionale des affaires culturelles prévenue... Encore une surprise qui aurait pu retarder le chantier. La Drac a finalement décidé de laisser reposer le sarcophage à sa place, sous le presbytère, dans la partie inhabitée.
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