Un collège mobilisé plusieurs semaines, une soixantaine de personnes impliquées entre élèves, enseignants et réalisateur, des murs que nombre de Mayennais ont arpenté… Nul doute que celles et ceux qui participé à l'aventure de la conception du film L'Instant s'en souviennent encore, ou s'en sont souvenus longtemps.
Le réalisateur mayennais Claude Baqué, lui, en a un souvenir vif. "Collégien, j'ai joué dedans en 1971. Dernièrement, j'ai voulu mettre la main sur ce court-métrage, mais il n'y en avait aucune trace ! J'ai donc cherché à retrouver le réalisateur Rémy Cherbonnel. Il était très content qu'on lui reparle de son film et m'a confié la bobine que j'ai numérisée."
Les lendemains de Mai-68
Le Mayennais est depuis animé par l'idée de rassembler, pour une projection au Vox à Mayenne ce dimanche 3 décembre, un maximum de personnes impliquées dans la réalisation de cette œuvre "très intéressante d'un point de vue cinématographique". "J'ai contacté pas de mal de gens qui ont joué, confie-t-il. Jacques Thouet par exemple qui était professeur d'anglais qui avait joué, participé à l'écriture et fait une partie de la voix off."
Cogérant de la coopérative Les Films de l'Ymagier, Claude Baqué rappelle que le tournage s'inscrivait dans le cadre d'un projet pédagogique. "Nous étions au lendemain de Mai-68 et il y avait une émulation de projets un peu plus fous. La barrière prof-élèves s'écroulait un peu."
"Un fond social très fort"
Ce film de 24 minutes s'inscrit dans "l'instant d'un regard". Claude Baqué s'épanche : "Un personnage adulte se promène dans la campagne et croise une jeune fille. Dans son regard, il se souvient de son passé, de son enfance. C'est l'histoire d'un enfant qui a perdu son père. Donc sa mère quitte la campagne pour vivre aux Pommiers, dans la ville, et le confie à l'internat de Jules-Ferry."
Le héros campé par Patrick Bioche fait alors l'école buissonnière pour tenter de gagner de l'argent. Mais il finit par se faire prendre et est renvoyé de l'établissement. Le spectateur assiste donc à la dernière matinée de cours du garçon. "Il y a un fond social très fort dans L'Instant", souligne l'organisateur de la projection.
"L'histoire nous embarque dans la vie de ces gens de la campagne des années 1950 qui ont été obligés de venir à l'usine à Mayenne pour des raisons financières, enrichit Claude Baqué. C'est un témoignage sur une époque, il y a un intérêt historique. On peut même dire que ça appartient au patrimoine immatériel de Mayenne."
Bond dans le passé et hommage
Le cogérant des Films de l'Ymagier rappelle qu'il est rare de trouver des films tournés sur Mayenne, et que l'occasion est belle pour toutes celles et ceux passés par Jules-Ferry de faire un bond dans le temps. Cette projection est aussi une opportunité de rendre hommage aux membres du projet aujourd'hui décédés.
Patrick Bioche et la voix off Michel Moncé sont disparus récemment.
Pratique : L'Instant (24 min), projection au Vox à Mayenne, dimanche 3 décembre à 17h en présence du réalisateur. 3 €. Débat et pot à la fin. Réservation sur www.levoxmayenne.fr ou sur place.
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