Les faits se sont déroulés loin de la Mayenne, à Heugnes, dans l'Indre. Mais la première garde à vue de l'un des prévenus ayant été effectuée dans le département amène le tribunal de Laval à juger, ce jeudi 30 novembre, cette affaire sordide de violences perpétrées sur une femme de 41 ans.
Traitée comme un chien
Le couple a une vie cabossée et s'est rencontré dans un foyer d'hébergement à Laval. Tous deux partent vivre chez le père du jeune homme. Ce dernier est absent la semaine et le couple se retrouve en compagnie d'une belle-mère d'une soixantaine d'années. Pendant une semaine, tout se passe à peu près bien, mais rapidement la victime est traitée comme un chien puisqu'on lui donne ses repas dans une gamelle à même le sol.
Elle se réfugie dans un magasin
Bien pire encore, elle est régulièrement rouée de coups par son compagnon mais surtout par sa belle-mère qui lui assène des coups de bâtons de ski, de planche et de canne. La mégère ira même jusqu'à l'étrangler avec une bande de tissu. La jeune femme finira par échapper à ses bourreaux en se réfugiant dans un magasin. Le médecin qui l'examine ne peut que constater les nombreux hématomes qui recouvrent son corps et prononce une ITT de 10 jours.
Il lui a jeté un seau d'eau froide
Deux prévenus sont appelés à comparaître, mais seul le compagnon violent est présent. Le jeune homme de 26 ans est accompagné de sa gérante de tutelle. Il a du mal à assimiler l'ensemble de la procédure mais reconnaît avoir donné des coups de bâtons à son amie et lui avoir jeté un seau d'eau froide. Il dit avoir agi par peur de sa belle-mère.
Le bâtonnier Dirickx porte la douleur de la victime et montre au tribunal la photo du corps meurtri de sa cliente : "Elle a vécu l'enfer pendant trois semaines." L'avocat décrit le sadisme de celle qui est absente au procès. Pour autant, il ne charge pas le compagnon et constate qu'ils ont, depuis les événements, vécu des mois sans violences en étant hors de l'influence de la sexagénaire. Le défenseur est persuadé que la femme aime encore le jeune homme.
"Si je vais en prison, je vais me foutre en l'air"
Le parquet décrit une victime réduite à l'état d'objet et revient sur l'acharnement de ses deux tortionnaires, mais la magistrate met en avant le rôle dominant de la belle-mère.
Maitre Alves Pereira, pour la défense du compagnon, rappelle que son client a été très perturbé pendant la garde à vue et insiste sur sa fragilité psychique. N'a-t-il pas dit quelques minutes auparavant : "Si je vais en prison, je vais me foutre en l'air."
Prison avec sursis
Fort de ces éléments, le tribunal prononce des peines différentes à l'encontre des deux prévenus. La sexagénaire absente est condamnée à 24 mois de prison avec un sursis probatoire de 24 mois et le compagnon à 8 mois de prison avec un sursis probatoire de 24 mois. Tous les deux ont des interdictions de contact l'un envers l'autre, une interdiction de port d'arme pendant 3 ans et devront indemniser la victime.
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