L'homme appelé à la barre par le tribunal correctionnel de Laval jeudi 7 décembre est un quadragénaire poursuivi pour "harcèlement moral au moyen d'un service de communication ou support numérique et dégradation des conditions de vie."
La victime travaille dans la même entreprise et le prévenu se sent attiré par sa collègue quand celle-ci rencontre des difficultés dans son propre couple. Ils échangent leur numéro de téléphone et le prévenu va se mettre à l'abreuver de messages ambigus à caractère sexiste et sexuel. Il lui demande "comment elle fait pour ne pas avoir de relation sexuelle" ou bien "je veux te connaître autrement qu'au travail".
La présidente du tribunal précise que la femme ne répondra jamais aux messages. Sa santé morale se trouve affectée et elle voit son employeur pour être changée de poste, d'autant plus qu'elle doit se heurter à la suspicion de l'épouse du harceleur qui est venue lui demander des comptes.
"C'est une bêtise, c'est enfantin…"
La magistrate rappelle qu'un arbitrage a été refusé et tente de pousser le quadragénaire dans ses retranchements. Celui-ci reconnaît que "c'est une bêtise, c'est enfantin, j'aurais dû arrêter plus tôt… C'est une honte pour moi". Mais il pense malgré tout qu'elle lui faisait un appel du pied. La magistrate lui pose la question : "Est-ce que vous ne vous êtes pas monté la tête ?", s'appuyant sur le rapport d'expertise psychologique qui décrit un homme "avec un rapport à l'imaginaire qui peut l'amener à déformer la réalité".
Pour la partie civile, le bâtonnier Gouedo déclare avoir de quoi s'inquiéter quand l'homme pense avoir été manipulé. L'avocate prend aussi la défense de toutes les femmes : "Une femme qui donne son téléphone n'est pas coupable… c'est comme si on disait qu'elle portait une jupe trop courte." Le parquet remarque que le mis en cause ne semble toujours pas reconnaître le harcèlement moral et requiert une interdiction de rentrer en contact et de paraître au domicile de la victime.
Maître Robert prend la défense de son client : "Bien que son attitude soit désagréable, il n'y a jamais eu d'insulte ni de menace." L'avocat ajoute que les faits poursuivis ne concernent que quatre messages.
Le tribunal sera plus sévère en condamnant le prévenu à quatre mois de prison assortis d'un sursis simple ainsi qu'une interdiction de paraître au domicile de la victime.
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