"On a freiné mais là c'est trop !" Maxime Lebigot, trésorier du Syndicat Force Ouvrière Santé, hausse le ton. Depuis fin août 2023, les agents du service de médecine interne d'hématologie peinent à prendre en charge les patients car l'équipe d'aides-soignants n'est pas au complet. "Il y a sept aides-soignants la semaine, six pour le samedi et cinq le dimanche en comptant la personne qui se charge de préparer les repas pour les patients", précise Isabelle Caouissin, secrétaire adjointe du syndicat FO. Un effectif "insuffisant" pour le personnel du service. Mais le problème ne date pas d'hier. Le service est en grande difficulté depuis la Covid-19, "l'élément déclencheur", ajoute Maxime Lebigot. Face au manque de réponse de la direction, relancée plusieurs fois depuis la fin de l'été, le syndicat FO a déposé un préavis de grève le 12 décembre dernier, qui prendra effet le lundi 18 décembre.
"C'est de la maltraitance"
Autour de la table, deux aides soignantes sont présentes pour raconter leur quotidien et leurs appréhensions. "On est obligé de faire beaucoup de changements de lits, même la nuit. Ce n'est pas respectueux pour nos patients et ça prend du temps. Changer les draps, désinfecter la chambre…", témoigne Alexandra Renault. Sa collègue Andrelle Seri complète. "On n'a pas passé un diplôme pour travailler comme ça. C'est de la maltraitance pour les patients et on en paie les répercussions. Un jour c'est nous qui allons nous retrouver sur un lit d'hôpital".
Une situation invivable
Si les aides-soignants sont parfois épaulés par des remplaçants, la situation devient invivable. "On nous dit que l'on n'est pas organisé alors qu'on a la même trame de travail depuis 2014. Les effectifs n'ont jamais changé". Pour être efficace, les agents souhaitent que le service d'hématologie soit composé de "six aides soignants tous les jours de la semaine sans compter l'agent de restauration, que la direction revoit la trame de travail et que les agents travaillent un week-end sur deux au lieu de trois week-ends d'affilée.", indique Isabelle Caouissin. "On ne demande pas grand-chose, simplement de pouvoir exercer correctement", confie Alexandra.
Manque de matériel
Les deux femmes sont également offusquées par l'état du matériel de l'hôpital. "Nous travaillons dans un service d'infectiologique et il n'y a même pas de lave-vaisselle. Les vêtements ne sont parfois pas changés tous les jours, les douches sont en mauvais état et il manque neuf pieds à perfusions. Le directeur veut nous dégoûter du milieu", rapporte Andrelle. "Ils sont nombreux à vouloir s'en aller, ajoute l'aide soignante qui est très affectée par la situation. Je me vois partir aussi si ça continue".
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