Rentrer dans l'atelier The Workers Republic, dans la rue de Rennes à Laval derrière la mairie, c'est tomber nez à nez avec une barbe et pas n'importe laquelle, celle de Damien Oheix. Mardi 5 décembre, l'homme de 50 ans franco-anglais est menuisier et maçon. Dans sa vitrine trône fièrement un navire de belle taille : un galion anglais du 16e siècle. « J'ai construit ce navire sur une année de temps libre, explique-t-il. Je voulais savoir s'il était possible de réaliser ce navire et surtout, comment il était construit. J'ai appris pas mal de choses sur la construction de ces anciens vaisseaux en construisant celui-ci… » Le navire est entièrement créé avec du bois de récupération, plus précisément avec du bois de cagette et du liteau pour les toitures.
« Planche par planche »
La représentation qui se veut la plus fidèle possible n'est pas celle d'un bateau anonyme. Non. Il s'agit du navire le Golden Hind, navire du célèbre amiral corsaire Francis Drake. « Pour les Français c'est un pirate… Pour nous les Anglais, c'est un entrepreneur », rigole le Franco-Britannique. Avec ce navire, le commandant anglais a fait le tour du monde un deuxième exploit après l'expédition de Magellan.
Le Golden Hind de sir Francis Drake trône fièrement dans la vitrine The Workers Republic, rue de Rennes. - Yanis Gislot
La reproduction se veut « fidèle, j'ai fait la construction planche par planche. Au niveau de l'échelle, rien ne manque et tout est représenté », continue le menuisier qui se révèle être un passionné de navire. Comme dans toute construction, certaines parties sont plus complexes que d'autres : « le plus difficile à réaliser, ce sont les flancs, les côtés du bateau. J'ai également sculpté un canon… Le seul problème, c'est le temps. » En effet, seule la moitié du navire est montée en un an de travail, presque tous les soirs. Il en faudrait au moins autant pour finaliser cette grande maquette, « rajouter les voiles et les haubans… » Il espère pouvoir le finir à l'avenir, s'il a le temps.
Construire, naviguer… Ces rêves ne sont jamais loin de l'imaginaire de ce Lavallois vivant ici depuis 20 ans. « Je possède même un petit bateau sur la Mayenne. »
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