Lorsque l'on prend le temps de flâner au Pas, d'y partager quelques mots avec ses habitants, sur un trottoir ou à la terrasse du seul café du village, on plonge naturellement dans une atmosphère tranquille, douce dans laquelle prévalent la sagesse et le bon sens paysans. Feuilletant les archives municipales, on découvre qu'un homme symbolisait déjà au XIXe siècle, ces belles qualités rurales : André Hamon.
André Jean Marie Hamon naît dans le bourg du Pas le 29 floréal de l'an III (18 mai 1795). Son père, André-Siméon, est déclaré marchant à l'état-civil de l'époque.
« Instruit, brûlant de zèle, très aimable »
Après les premières années de collège à Mayenne, le jeune André entre au petit séminaire de La Ferté-Macé dès l'âge de 14 ans, au séminaire de Saint-Sulpice à 20 ans où il est nommé professeur du Dogme à 25 ans, puis de morale à 30.
À tout juste 31 ans, il devient supérieur du grand séminaire de Bordeaux, à 48 ans de celui de Clermont-Ferrand. Il revient finalement à la paroisse Saint-Sulpice de Paris à 56 ans où il meurt le 16 décembre 1874 à l'âge de 79 ans. Il est inhumé dans le cimetière privé des prêtres sulpiciens à Issy-les-Moulineaux (*) et une plaque à sa mémoire orne le sol du chœur de l'église Saint-Sulpice.
Sulpicien dès son entrée en religion, André Hamon est décrit par ses coreligionnaires parisiens comme un homme « instruit, brûlant de zèle, très aimable, possédant des talents distingués, surtout pour la prédication et une modestie qui gagne tous les cœurs ». À Bordeaux, on ne cesse de vanter sa piété, sa douceur et sa grande modestie.
« Je m'engage à vivre pauvre »
Modeste, il l'est puisqu'à trois reprises il refuse d'être nommé évêque. Il déclare lui-même : « Je m'engage à vivre pauvre… en sorte que, quand il plaira à Dieu de m'appeler à lui, je n'aurai point de testament à faire. » Encore, lorsqu'il rédige et publie un ouvrage sur la vie du cardinal de Cheverus (originaire de Mayenne) sous pseudonyme (abbé Huen-Dubourg, nom de jeune fille de sa mère). Le livre fait forte impression auprès de l'Académie française et lui vaut un prix de 3 000 francs.
Et jusqu'à Napoléon III qui, à la mort de l'archevêque de Paris, Monseigneur Sibour, assassiné par un prêtre déséquilibré, déclare vouloir nommer « un archevêque aimé du peuple : le curé de Saint-Sulpice ».
Bien qu'encensé bien au-delà de ses pairs, André Hamon refusa tous les honneurs et toutes les distinctions pour se consacrer à ses pauvres avec modestie, empathie et un discernement bien terrien. À n'en pas douter, l'enfant du Pas a semé à Paris, Bordeaux et Clermont des bribes de la bienveillante ambiance de son village natal.
(*) : La Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice est fondée en 1645 à Vaugirard. Sa paroisse se trouve à Paris et la résidence d'Issy accueille les prêtres en congé ainsi que le cimetière privé.
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