Jean Renault a ancré sa vie dans le Nord-Mayenne. Né à Montaudin en 1929, il a d'abord appris la vie des arbres et des plantes aux côtés de son père, Henri, qui avait loué un terrain pour faire de la pépinière. "À Montaudin, avec mon frère, nous avons commencé à faire des rosiers que nous vendions à Truffaut. Nous n'avions ni cheval ni motoculteur pour nettoyer entre les rangs, tout juste une sarcleuse que mon père poussait et que mon frère et moi-même tirions", exprime-t-il dans son autobiographie.
Une des pépinières les plus dynamiques de France
Puis il y eut son arrivée à Gorron, en mars 1951. "Je n'avais en ma possession que deux gros sabots et un vieux vélo !" Mais il emprunte et transforme une exploitation maraîchère en pépinière. Son frère Henri vient alors le rejoindre. Les deux frères, courageux et battants, apprennent à greffer des conifères. "Nous bouturions entre 50 000 et 100 000 thuyas par an."
L'entreprise prospère vite, jusqu'à devenir l'une des pépinières les plus dynamiques de France. Jean Renault fait de nombreux voyages à l'étranger pour enrichir ses connaissances et développer la vente de ses végétaux. Il se rend aux États-Unis, en Chine, au Japon. Sa recherche constante de nouvelles variétés l'a même amené dans les montagnes du Népal, pour rassembler des graines d'espèces peu connues.
Président de multiples associations
Des États-Unis, il rapporte des idées nouvelles sur la culture des plantes hors sol en conteneurs. Au Japon, il propose des conférences sur le fleurissement. L'hortensia a été la plante de sa vie. Il en a créé plusieurs variétés, dont l'hydrangea paniculata vanille fraise.
Jean Renault s'investit aussi dans la vie gorronnaise. En 1964, il devient président de l'Union des commerçants et organise les fêtes des Fleurs avec des chars. En 1973, il est président du Syndicat d'initiative de Gorron, devenu l'office de tourisme. En mai 1981, il prend la présidence du jumelage Gorron-Schwaikheim. Il est aussi deux fois vice-président du club de foot et vice-président de celui de tennis.
Officier du Mérite agricole
L'homme aux multiples facettes était également collectionneur, notamment de coléoptères et de papillons, et adorait la photographie. Sur la fin de sa vie, il voulait posséder un portable capable de faire de superbes photos.
À la retraite, il se consacre à la création des Jardins des Renaudies et à son écomusée. Il réunit sous un lieu couvert des matériaux et objets ayant servi aux agriculteurs et artisans jusqu'en 1950. Son but était également d'accroître le potentiel touristique du secteur. Sur quatre hectares, il a rassemblé plus de 3 000 espèces ou variétés de plantes. Gardien du patrimoine floral, il a su faire revivre à cet endroit les plantes de nos grands-mères.
Pour récompenser son travail sur le plan professionnel et syndical, Jean Renault a été nommé officier du Mérite agricole en 1981 et s'est vu décerner le titre de chevalier des Arts et Lettres pour sa contribution au rayonnement de la France.
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