Il est arrivé devant la juge sans avocat, pensant pouvoir plaider sa cause et attirer la sympathie du magistrat sur les circonstances des faits. Mardi 16 janvier, un père de famille originaire de Laval passait devant le juge correctionnel pour des faits de violences dans un établissement d'enseignement ou d'éducation remontant au 21 janvier 2023.
Il s'emporte après le harcèlement de sa fille
Pour cause, il s'est emporté lorsqu'il a appris que sa fille de 14 ans avait été de nouveau harcelée par deux jeunes filles de sa classe qui se moquaient très régulièrement d'elle. "Je suis venu chercher ma fille. J'ai demandé à des jeunes filles sortant du bureau du CPE de s'arrêter. Je voulais des explications", explique l'homme, qui a choisi de se défendre seul. L'assistante d'éducation du collège s'interpose, il place son bras en opposition et la bouscule. Elle se cogne contre un mur, un accident entraînant pour la professionnelle un arrêt de travail. "Quels droits aviez-vous d'arrêter ces jeunes filles ?", lui demande la juge. "Je suis un père de famille…", répond l'homme, qui se voit entendre aussi sec : "Vous n'aviez pas le droit."
Une lettre au ministère de l'Éducation
"Ça faisait des mois que ça durait : ma fille ne pouvait pas manger ce qu'elle voulait pendant la pause déjeuner, elle a été prise plusieurs fois à l'infirmerie pour des malaises…, détaille le prévenu. Ma fille n'allait pas bien du matin au soir, elle voit un psychologue depuis un an." Le père de famille, qui n'a aucun antécédent judiciaire, travaille dans le commerce de gros à Laval. Pour éviter que sa fille ne continue de fréquenter ses bourreaux et qu'elle change de classe, il a été obligé d'écrire une lettre au ministère de l'Éducation nationale. "La situation s'est tout de suite débloquée." Depuis, la jeune fille a dû changer de collège. Le fils aîné de ce père de trois enfants a lui aussi été victime de harcèlement dans le passé, dans un autre collège.
L'avocate de la victime affirme que "l'Éducation nationale ne veut pas laisser passer ça." Elle demande 125 euros de dommages et intérêts pour la perte du travail et 1 000 euros de préjudice moral. La procureure de la République réclame une condamnation et une peine de 60 jours-amendes à 10 euros.
Le prévenu est finalement condamné à deux mois de prison avec sursis, 500 euros au titre du préjudice moral et 600 euros au titre des frais d'avocat de la victime. Indigné, il souhaite interjeter appel.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.