Levaré : commune rurale, champêtre, pastorale en cette fin de XIXe siècle. Comme dans nombre de villages du bocage mayennais de l'époque, la religion est omniprésente dans les foyers paysans. Et il en est de même pour la famille Barbedette, fervente catholique.
Né le 13 août 1890, le petit Lucien Barbedette se voue très tôt à un idéal de missionnaire. Bien vite, pourtant, il renonce à cette précoce vocation religieuse pour se consacrer passionnément aux études. Il obtient son baccalauréat à 23 ans et soutient avec succès une licence de lettres et de sciences naturelles.
Excellent pédagogue
Bachelier, il devient tout à la fois professeur de philosophie, de lettres, de sciences naturelles et d'histoire. En 1910, il rejoint le collège de Luxueil-les-Bains où il ajoute à ses cours ceux de grec et de latin. Décrit de petite taille, les yeux vifs, portant une longue barbe fauve, il est d'un caractère aimable, doux, attirant naturellement la sympathie.
Excellent pédagogue, il possède l'art d'enseigner et d'intéresser ses élèves, d'autant qu'il dispense ses cours sur le ton d'une conversation amicale. S'impliquant en politique, il devient, en 1925, membre du conseil d'administration des Compagnons de la pensée, association pour la défense des intellectuelles de langue française. En 1930 il est membre d'honneur de l'Union des intellectuels pacifistes.
Un cœur faible
De 1934 à 1940, il donne de nombreux articles dans la presse anarchiste non violente. Il rédige également plusieurs livres (Aux sources de la douleur, Ordre et raison, Vers l'inaccessible, L'invitation au mensonge et bien d'autres encore).
De santé fragile à cause d'un cœur faible, Lucien Barbedette ne s'en donne pas moins sans ménagement dans tout ce qu'il entreprend mais, victime d'une crise cardiaque, il meurt le 8 février 1942. Il est enterré à Luxueil-les-Bains, où une stèle est édifiée par souscription auprès de ses élèves et de ses collègues.
Anarchiste pondéré plus que révolté, réfléchi plus qu'exalté, il est avant tout un philosophe qui propage ses idées dans des conversations particulières ayant pour thèmes les petits incidents de la vie de tous les jours, de ce que, finalement, nous continuons à vire à Levaré comme partout ailleurs.
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