Le 30 janvier 2021, un jeune homme gît dans la cage d'escalier d'un immeuble situé 32 rue du Mortier, à Laval. Il est mort d'un coup de couteau qui lui a perforé l'abdomen et percé l'aorte. Ses viscères s'échappent de la plaie pendant que son ami tente de le réanimer.
Au mauvais endroit, au mauvais moment
Au quatrième étage de la tour, une quinzaine de personnes font la fête et les bouteilles de rhum côtoient les canettes de bière. Le ton monte : des jeunes femmes s'en vont puis c'est au tour du propriétaire, qui s'éloigne avec l'un des participants. Les derniers occupants décident de rejoindre une autre fête, ferment l'appartement et partent à une quinzaine de kilomètres de Laval.
Ils arrivent dans un logement loué par deux amis originaires de Mayotte et de la Réunion. Cela faisait longtemps que ces derniers projetaient de passer un week-end ensemble pour boire et jouer.
En parallèle, le propriétaire de l'appartement de la rue du Mortier, rentré au domicile, harcèle son colocataire d'appels téléphoniques afin qu'il lui rapporte les clés. Ce dernier demande alors aux deux amis de le ramener à Laval.
Quand ils arrivent sur place, ils trouvent l'homme très énervé, fortement alcoolisé, qui attend depuis quarante minutes au pied de l'immeuble. Alors, les deux occupants de l'appartement montent en s'invectivant en malgache de manière très virulente. Dans la voiture, les chauffeurs attendent, s'impatientent et finissent par aller à la recherche du troisième. Là-haut, ils tombent en face du propriétaire qui brandit un couteau en céramique. À partir de cet instant, les événements seront décrits différemment par les témoins et acteurs. À l'issue, un jeune homme de 19 ans meurt sans connaître son assassin qui le tue sans raison et sans l'avoir jamais croisé auparavant.
Qui était la victime ?
La jeune victime était connue pour être très serviable et optimiste, toujours souriante. Cuisinier de formation, le jeune homme avait commencé une carrière dans l'armée française. Il était très aimant avec sa mère qui, appelée à la barre, va faire preuve d'une grande dignité. Elle va jusqu'à se tourner vers l'accusé et s'adresser à lui : "Je n'ai pas de rancœur contre vous… Ça ne sert à rien de vouloir se venger… Il faudra changer et devenir un bon citoyen."
L'accusé n'a pas eu l'occasion de s'exprimer lors de cette première journée. Il est aujourd'hui âgé de 28 ans. Né à la Réunion, il a travaillé comme maçon et ne reconnaît pas avoir donné le coup de couteau. Il ne se souvient de rien et était sous l'empire d'une forte alcoolisation. L'expert psychiatre le décrit comme têtu, méfiant, susceptible et sans doute impulsif après absorption l'alcool.
Des témoins n'ont pu être retrouvés
Le président regrette que certains témoins importants n'aient pu être retrouvés. L'ami de la victime vient à la barre mais il est submergé par l'émotion à l'évocation des derniers moments du jeune décédé, au point que le président doit interrompre le procès un moment. Se reprenant, il confirme que l'auteur du coup de couteau est bien l'homme qui se trouve dans le box.
Des incertitudes demeurent sur la manière dont le coup a été porté. Le fait que l'accusé ait caché le couteau derrière le meuble lavabo ou encore le témoignage d'un voisin vont mettre sa défense à mal.
Les débats ont repris vendredi 19 janvier depuis 9 heures avec un verdict attendu tard dans la soirée.
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