L'agriculture française est prise dans un cercle vicieux dont il sera bien difficile de sortir. Nous sommes aujourd'hui dans la mondialisation et les échanges internationaux permettent de trouver des denrées alimentaires à des prix très bas. Une fois arrivé dans nos supermarchés, peu importe que le poulet soit élevé en batterie dans des conditions contestables, le consommateur l'achète car il n'est pas cher. Le consommateur aimerait acheter de la meilleure qualité, certes, mais il n'a pas les moyens !
Depuis 40 ans que le commerce international ne cesse de se développer, l'entreprise France doit se battre contre des pays dits à bas coût. Traduisez, des pays où les salariés, parfois même des enfants, sont payés au lance-pierre. Comment dans ces conditions payer nos propres salariés autrement que mal. Pour être compétitifs, pour pouvoir vendre nos produits français partout dans le monde, il nous faut produire de la qualité, mais pas cher.
Alors ils sont gentils ces hommes en gris qui conseillent nos agriculteurs, qui pondent des normes drastiques pour assurer aux consommateurs que nous sommes, des produits de qualité, mais seuls les gens les plus fortunés peuvent se les offrir.
Protégeons nos agriculteurs en mettant des droits de douane suffisants pour rééquilibrer les choses me direz-vous ! Facile à dire, mais dans ce commerce international, les marchands de tapis mondiaux négocient pour nous. Ils négocient global. Tu m'achètes des Airbus, du vin et du cognac, alors je t'achète ton lait, tes agneaux ou tes bœufs... et tant pis si cela fait mourir mes paysans. Voilà pourquoi nous signons des accords commerciaux internationaux sur le dos de l'agriculture française et européenne, car c'est au niveau de l'Europe que le grand marchandage s'effectue. Il est d'ailleurs notable de voir que les agriculteurs de toute l'Europe protestent.
Certains pays européens comme l'Allemagne ou les Pays Bas ont su adapter leur agriculture pour devenir assez compétitifs : des fermes énormes, des giga-productions et on parvient à faire baisser les coûts. Le problème nouveau pour ces grands producteurs, ce sont les normes de plus en plus vertes qui ne permettent plus de produire en masse. La vertu écologique coûte très cher et plombe les meilleurs élèves de la compétitivité.
Trouver un compromis entre toutes ces contradictions, permettre à nos agriculteurs de vivre correctement de leurs produits au lieu de leur verser des subventions. Arrêter de les contrôler tous azimuts. Cesser de les épuiser de normes, de paperasse, de conseils, de taxes, on voit bien ce qu'il faudrait faire, mais nous ne sommes pas une île au milieu de nulle part. Nous sommes dans une redoutable compétition mondiale avec une politique européenne totalement dévouée au marché et à la concurrence. Si nous ne changeons pas notre logiciel, si nous ne protégeons pas mieux nos producteurs, nous ne sortirons pas de ce cercle vicieux.
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