Laval. L'ordre des avocats a son nouveau chef : qui est le nouveau bâtonnier ?

Depuis combien de temps habitez-vous à Laval ?

Je suis dans le barreau de Laval depuis 1995. J'ai commencé dans le cabinet de l'ancien maire de Laval, François Zocchetto. J'ai monté mon cabinet rapidement après, car, selon moi, il vaut mieux un petit chez soi qu'un grand chez les autres. J'ai 52 ans, je suis Rennais d'origine. Je suis venu par hasard à Laval en répondant à une annonce de collaboration. Je n'avais pas forcément prévu de rester très longtemps, mais j'ai posé mes valises et cela fait maintenant 30 ans... J'ai épousé une Mayennaise et mes enfants sont mayennais.

Qu'est-ce qui vous passionne dans votre métier ?

C'est un métier passionnant par de nombreux aspects : l'avocat fait de nombreuses rencontres humaines et aborde bon nombre de domaines différents... C'est un métier où il y a des joies mais aussi des déceptions : nous passons par tout le spectre des émotions. Aujourd'hui, je travaille beaucoup dans le droit du travail et le droit commercial. Je me suis progressivement passionné pour ces deux matières. Cependant, c'est souvent la clientèle qui fait l'avocat... J'ai tout de même plaidé une trentaine de fois aux Assises et j'ai également fait beaucoup de droit de la famille.

Qu'est-ce qu'un bâtonnier et quel est son rôle ?

Le bâtonnier représente la profession et son barreau auprès des magistrats et des justiciables. Mon rôle est de régler les litiges ou les difficultés qui peuvent se présenter comme les incidents d'audience ou les réclamations vis-à-vis des confrères. Je gère aussi l'ordre au quotidien, notamment la gestion des permanences. J'ai la responsabilité aussi des poursuites disciplinaires... Mes responsabilités sont finalement assez larges. J'ai été élu par le conseil de l'ordre au mois de juin 2023 pour un mandat de deux ans.

Quels sont, pour vous, les grands enjeux pour l'ordre en Mayenne ?

Pour moi, il y a d'abord la formation car c'est le gage de la qualité du service rendu au justiciable. Le droit est en perpétuelle évolution et nous devons nous former. Il y a aussi la numérisation de la justice. Nous devons maîtriser parfaitement tous ces outils. Ensuite, j'ai constaté depuis quelques années que de nombreuses entreprises mayennaises prennent leur conseil en dehors du département. J'aimerais qu'elles reviennent vers les avocats mayennais en privilégiant en quelque sorte les circuits courts. Nous sommes des acteurs de la cité. Le barreau a plus que doublé en effectif et l'offre en termes de compétences est complète. Ce n'était peut-être pas le cas avant, mais aujourd'hui, en 2024, on couvre à peu près tous les domaines d'activité et de compétences. Je compte bien me rapprocher des entreprises pour leur offrir un vrai service.

Comment fonctionne la justice en Mayenne ?

La justice fonctionne bien en Mayenne : la juridiction n'a pas de retard, avec des délais de traitement des affaires très raisonnables. Aussi, la juridiction de Mayenne juge les affaires dans des délais raisonnables. Il y a toujours eu une tradition de bonne gestion à Laval. L'équipe de magistrats est toujours dans cet esprit : j'estime que j'ai de la chance d'exercer ici de ce point de vue là.

Quelle est la particularité du barreau de Laval ?

Le barreau de Laval est l'unique barreau de Mayenne car il y a un tribunal judiciaire à Laval. Malheureusement, depuis la réforme de la carte judiciaire, nous avons perdu les tribunaux d'instance de Mayenne et Château-Gontier : je regrette la perte de ces deux juridictions qui avait l'intérêt d'être à proximité du justiciable. Ce n'est jamais bon signe quand la justice s'éloigne des territoires.