Elle fait l'unanimité. L'école élémentaire publique de Désertines est choyée depuis des années par la mairie, et bonheur et bienveillance irradient de l'établissement. Mais tout cela est sur le point de disparaître. La prochaine carte scolaire (système d'affectation des élèves), qui doit être officialisée lundi 5 février, va entériner la création d'un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) à Fougerolles-du-Plessis… entraînant la fermeture des deux classes désertinaises de dix écoliers chacune.
Une petite école familiale
"Je suis extrêmement triste, confie Stéphanie Augier, mère d'une fille en moyenne section. C'est une perte de dynamique et c'est très dommage pour nous. L'école est petite et à taille humaine. Cela permet aux enfants de se développer dans un groupe pas envahissant et sans surstimulation. Ici, ils ont beaucoup d'activités très enrichissantes avec des institutrices géniales. Elles sont toujours motivées et ne comptent pas leurs heures."
Ces paroles trouvent un écho flagrant chez Lolita Dubois et Soizic Rousseau. "C'est un crève-cœur, confie la première, maman de deux garçons en CE1 et CM2. On perd notre petite école familiale. Nos enfants sont bien habitués. C'est un confort de l'avoir car nous habitons à côté. Et grâce à tous les ateliers permis par les petits effectifs, nos petits gagnent beaucoup en culture."
"Les institutrices sont exceptionnelles"
Les deux enfants de Soizic Rousseau, en grande section et CM1, sont toujours scolarisés à Désertines alors qu'ils vivent désormais à Gorron, à plus de huit kilomètres. "L'école est géniale !, justifie-t-elle. Les institutrices sont exceptionnelles. Le cadre est exceptionnel, le matériel aussi… Tout est super. Même si on habitait plus loin, on ferait les kilomètres !"
Toutes soulignent l'engagement de toujours du maire Bruno Lestas. "Cela fait des années qu'il se bat pour l'école, confirme Soizic Rousseau. La mairie paye toujours un tiers des projets." Lolita Dubois complète : "Il est très présent. Il a appelé tous les parents individuellement en octobre pour prendre connaissance de nos choix et nous soutenir."
"Avec le conseil municipal, nous avons tout essayé pour maintenir l'école car elle notre priorité, déclare, impuissant, Bruno Lestas. Mais l'école communale n'est plus forcément la priorité des familles aujourd'hui. Les parents optent pour les plus grandes communes où ils travaillent. C'est triste de voir cela. Mais je respecte leurs choix."
Un accueil mis en place le matin
Conscients de l'impuissance de la municipalité dans cette situation, les parents d'élèves ne se sont pas mobilisés comme à La Pellerine ou Marcillé-la-Ville. "Si le maire n'y arrive pas, on n'y arrivera pas", concède Stéphanie Augier. "Il n'y a que vingt élèves", poursuit Soizic Rousseau. "Et la natalité est en baisse", ajoute Lolita Dubois.
Pour celles et ceux qui feraient le choix d'envoyer leurs petits au RPI de Fougerolles-du-Plessis, la municipalité mettra en place une garderie à 60 centimes par matinée et prendra en charge les transports vers l'établissement. "C'est un déchirement pour les familles… On essaye de s'adapter", abonde Bruno Lestas. Les deux enseignantes, quant à elles, ont la certitude d'avoir un emploi à la rentrée, mais sans savoir où. Elles seront fixées fin juin après avoir fait des vœux en avril.
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