Il a marqué Mayenne et Mayenne l'a marqué. Yves Floc'h, né le 28 mars 1932 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), s'en est allé jeudi 25 janvier, victime d'un affaiblissement général. Il avait 91 ans. À la suite de ses funérailles à la basilique Notre-Dame-des-Miracles le 1er février, ses proches se souviennent de lui comme un homme très cultivé et érudit.
« Un témoin d'une époque »
« Il était le souvenir vivant de Mayenne, déclare Nicolas Chotard, un ami de très longue date. Il était de la vieille France de la courtoisie et de l'élégance du geste qu'il a cultivées tout au long de sa vie. » Arrivé jeune à Mayenne, Yves Floc'h a toujours transmis le souvenir de l'effroi du bombardement de la ville dans la nuit du 8 au 9 juin 1944.
« C'est un témoin d'une époque qui disparaît », concède, amère, Nicolas Chotard. Il se fait l'écho du proverbe du Malien Amadou Hampâté Bâ : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. » « Il était une encyclopédie ambulante, témoigne fièrement sa fille aînée Marie-Agnès. Il faisait partie de plusieurs associations historiques telle que l'Académie du Maine. Et il a fondé la Chouannerie mayennaise. »
Cette association est dédiée au souvenir de la famille mayennaise Chouan, dont Jean est le plus connu pour s'être dressé contre les levées de masse et les atteintes au clergé pendant la Révolution française. « Nous restaurons notamment leurs tombes à Laval actuellement », précise Nicolas Chotard, actuellement trésorier.
Conservateur du patrimoine
Yves Floc'h entretenait aussi le devoir de mémoire et la culture au travers de son activité d'éditeur et d'imprimeur. « Il avait la passion des livres, se rappelle Marie-Agnès. Il avait pris la succession de son père à la tête de la Manutention jusqu'en 2006 et la vente de celle-ci. Mais il a continué avec sa petite maison d'édition : Les Éditions régionales de l'Ouest. Il y a notamment édité le Dictionnaire de la Mayenne, de l'abbé Angot, mais aussi les œuvres du prix Nobel de littérature Alexandre Soljenitsyne. »
Père « aimant et attentionné », le Mayennais avait réponse à « tout ce qui concernait la Mayenne, la Bretagne ou la Maine », se souvient Marie-Agnès. « Il était un grand historien et conservateur du patrimoine aussi, souligne Nicolas Chotard. Il avait notamment mobilisé la population pour sauver la chapelle des Calvairiennes en 1981, lorsque celle-ci était dans les ronces et menacée de destruction. »
La fille aînée de l'historique habitant de la place Cheverus se dit heureuse de la commémoration de jeudi dernier, où tous ses amis étaient présents.
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