Dans notre deuxième volet consacré aux personnalités historiques du Bocage, nous relations le martyr de la bienheureuse Françoise Tréhet, condamnée à l'échafaud le 13 mars 1794 sur ordre de l'accusateur public : Jean-Baptiste Volcler.
Ce dernier naît à Désertines le 21 décembre 1760, dixième enfant de Louis Volcler, avocat à Saint-Aubin-Fosse-Louvain. Destiné à la prêtrise, le jeune Jean-Baptiste effectue ses premières études auprès de François Migoret, curé de Rennes-en-Grenouilles. Puis il rejoint le séminaire de Domfront pour être tonsuré au Mans en 1786 et ordonné prêtre le 20 mars 1790. Il est alors nommé vicaire de Saint-Fraimbault-lès-Lassay.
Accusateur public de la commission militaire
1789 apporte à la France sa révolution. Volcler n'en est pas moins curé à Lassay jusqu'à la cessation officielle du culte. Après avoir juré fidélité à la République, il est élu curé de Saint-Fraimbault, dont il chasse les prêtres légitimes et emporte avec lui les ornements sacrés à Lassay, où il devient également maire.
Puis la Terreur s'installe et Jean-Baptiste Volcler est nommé accusateur public de la commission militaire de la Mayenne. On dit de lui, à cette époque, qu'il n'avait à la bouche que des mots de « menaces de meurtres et de massacre ». Il signe les jugements, en rédige un certain nombre et certifie l'exécution des condamnations à mort.
Dans une circulaire violente adressée aux municipalités et comités de surveillance, il demande « à promener la guillotine partout où se trouvent les coupables ». C'est lui qui envoie à l'échafaud les quatorze martyrs de Laval le 21 janvier 1794 dont son ancien professeur, l'abbé Migoret.
Ses crimes dénoncés
En avril 1794, Volcler revient à Lassay où il retrouve ses fonctions de maire. Mais bien vite, rattrapé par ses outrances pendant la Terreur, il est traduit devant le comité révolutionnaire qui l'accuse de vols dans les églises et chez les particuliers. Il parvient à se soustraire à ses juges. Puis la commission militaire révolutionnaire interpelle les agents mayennais de la Terreur. Le réquisitoire indique que Jean-Baptiste Volcler « s'est comporté d'une manière indigne d'un républicain ».
Ses crimes sont dénoncés à la Convention le 5 février 1795 mais le 12, il bénéficie de l'amnistie accordée à tous les terroristes. Néanmoins contraint de s'expatrier, Volcler se retire à Abbeville (Somme) où il se marie et tient une auberge. Il y meurt le 21 juillet 1804 à l'âge de 44 ans, les mains toujours couvertes du sang de celles et ceux, coupables ou non, à qui il fit couper la tête sans état d'âme.
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