Une femme brune d'une quarantaine d'années s'est présentée dans le box des accusés, mardi 6 février, au tribunal de Laval dans le cadre de la comparution immédiate. Elle sortait de trois jours de détention pour des faits remontant au jeudi 1er février.
Depuis le début de l'après-midi ce jour-là, elle et son compagnon enchaînaient les bières. Arrive le moment où, l'alcool la rendant très impulsive et nerveuse, elle donne un coup de pied à un chiot et bouscule son compagnon qui tentait de s'interposer entre elle et sa fille de 17 ans. Elle saisit également le chat par la peau du cou avec l'intention de le lancer dans le vide. "Sans alcool, je n'aurais pas été en surtension, explique-t-elle à la barre pour se défendre. Ce n'est pas mon truc, je sais m'en passer. Par contre, quand je bois, je ne sais plus m'arrêter."
"C'est un record de la délinquance mayennaise"
Le problème n'est pas tant dans les faits que dans leur répétition. "C'est un record de la délinquance mayennaise : deux déferrements en moins d'une semaine", commente, désabusé, le procureur de la République qui avait déjà connu l'accusée dans une affaire similaire jugée le jeudi 25 janvier. Pire, le soir de sa première condamnation, elle a été décrite par des témoins en train de boire. "Ce qui me chagrine, c'est que Madame boive le soir même. Le message n'est pas le bon, continue le procureur, toujours aussi étonné. Ma confiance est nulle envers Madame." L'enjeu est de savoir si l'accusée doit être condamnée à de la prison ferme ou non. "Ce sont des problèmes trop graves pour se résoudre en quelques jours, plaide son avocat avec vigueur. Ce qui s'est aggravé, c'est son état de vie. Où est le père ? Où sont les hommes qui ont traversé sa vie ? Le seul type bien sûr lequel elle est tombée, il est décédé d'un cancer." La défense de l'avocat tourne autour de la difficile vie de l'accusée, élevée sans père, tombant sur les mauvais hommes, soit violents, soit alcooliques… "Me faire taper sur la gueule, je ne m'en sors pas avec la vie d'alcoolo et les cas sociaux !" Un constat qu'elle partage et surtout amplifie dans un éclair de lucidité à propos de son compagnon : "ça ne sert à rien de rester avec quelqu'un qui picole du soir au matin… Ça me tire vers le bas !"
Un endroit pour élever sa fille ?
Le juge va fortement insister sur l'entourage de l'accusée. Sa fille était placée auprès d'elle et, à 17 ans, elle vit une adolescence difficile ainsi que des relations très conflictuelles avec sa mère. Si bien que le juge souligne que cette dernière "ne veut plus vivre avec sa maman". Dans la maison, elle héberge également un ami sans domicile fixe ainsi que son compagnon qui participent aux soirées alcoolisés. "Est-ce un endroit sain pour l'épanouissement de votre fille ?" interpelle à plusieurs reprises le président du tribunal.
Après une demi-heure de réflexion, les trois juges la déclarent coupable et la condamnent à huit mois de prison, dont quatre assortis d'un sursis probatoire. L'accusée passera quatre mois en prison, ne devra plus avoir de contact avec son compagnon, devra se soigner et trouver un travail.
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