Contre la fermeture envisagée d'une des deux classes de l'école publique élémentaire La Clef des champs à La Pellerine, par manque d'élèves, les parents se mobilisent pour que la Direction des services départementaux de l'éducation nationale (Dasen) revienne sur sa décision. Vendredi 9 février, ils ont bloqué l'école toute la matinée. Les deux enseignantes n'ont pas pu rentrer dans l'établissement.
90 % des familles présentes
"Nous avons jusqu'à lundi soir pour infléchir la décision de la directrice académique", indique Steven Riat, représentant élu des parents d'élèves. "Nous aussi nous pouvons raisonner en chiffres : la pétition lancée a recueilli à ce jour plus de signatures que le nombre d'habitants sur les deux communes du regroupement pédagogique intercommunal avec Saint-Pierre-des-Landes ! Aujourd'hui, 90 % des familles de l'école sont présents."
Steven Riat rappelle également que les écoles publiques les plus proches de La Pellerine sont à au moins dix kilomètres : Ernée, Juvigné et Montaudin. De plus, elles sont situées à l'opposé du bassin d'emploi des parents qui est plutôt sur Fougères. "Cela n'a pas de sens du point de vue du territoire !"
Steven Riat reproche à la Dasen de "donner le monopole à l'enseignement privé ! Si les enfants partent dans les écoles privées qui sont plus proches, cela aura également des retombées sur le collège public d'Ernée, car les enfants continueront leur scolarité dans le privé". Il poursuit en indiquant que "nous contestons ce choix et nous ne sommes pas contents de l'inspectrice de notre secteur… Elle n'a pas fait son travail. Brigitte Lacoste, directrice académique, vient d'arriver et elle n'a pas tous les éléments en main".
"La solution ne convient pas"
Les parents d'élèves reprochent notamment à Valérie Le Meur l'absence totale de dialogue. "Elle n'a pas voulu se déplacer ce matin, elle n'a pas voulu entendre les parents", précise Steven Riat. Cette action est soutenue par les élus locaux. Laurence Moussay, adjointe au maire de Saint-Pierre-des-Landes, et Fernand Coget, maire de La Pellerine, sont venus sur place, aux côtés des parents.
"La solution proposée par l'Académie ne convient pas", explique Fernand Coget. "Pour la rentrée 2024, il y a effectivement peu d'enfants à arriver, mais en 2022, 25 enfants sont nés sur les deux communes. Ils feront leur rentrée à l'école en septembre 2025 !" Il ajoute : "Il faut sauver notre ruralité, nos petits villages !"
Ces termes ont été repris par Yannick Favennec, député de la Mayenne, venu sur place en fin de matinée. Il a eu un entretien téléphonique avec Brigitte Lacoste. "Je regrette cette situation, mais je ne veux pas vous donner de faux espoirs. Cependant, la directrice académique vient lundi soir pour dialoguer avec les maires et les parents d'élèves. Il faut faire valoir vos arguments à ce moment-là."
La fin des sorties culturelles
Brigitte Lacoste n'aurait pas tous les éléments en main, notamment au niveau d'un accord que le maire aurait donné l'an dernier pour une école à une seule classe, ce qu'a aussitôt réfuté Fernand Coget. Ce blocage s'est terminé en fin de matinée. Les enfants ont alors pris leur repas normalement et ont repris leurs activités l'après-midi.
"Ils ont une intervention dans le cadre du dispositif Musical'école", indique Steven Riat. "Tout cela sera terminé s'il n'y a plus qu'une seule classe, tout comme la participation aux propositions culturelles, la piscine…" Les parents d'élèves sont décidés à se faire entendre : "On est prêts à durcir le mouvement : on ne lâchera rien."
La semaine qui arrive s'annonce décisive : lundi 12 février à 18h, rencontre entre la directrice académique, les élus et les parents d'élèves ; mardi 13 à 14h, comité social d'administration de repli "carte scolaire" ; mardi 20, conseil départemental de l'Education nationale pour validation de la décision.
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