Ernée. L'agresseur amnésique passera plus d'un an en prison

Il a débarqué en métropole de Saint-Pierre de la Réunion croyant fuir des violences familiales, son passé judiciaire et l'alcool en 2023 : en un mot, il voulait changer de vie. Pour autant, c'est à Ernée que ce jeune homme de 23 ans a atterri sur le conseil d'une amie. Isolé, il boit tous les jours de l'alcool fort. Mercredi 7 février, il se saoule au point d'en devenir amnésique. À cette occasion, il agresse une personne dans la pharmacie d'Ernée en la prenant pour une autre, lui inflige plusieurs coups de poing, sur l'épaule, le menton et le thorax et la menace de mort. Il la maintient sous son joug, coincée entre une armoire et un mur dans l'arrière-boutique de la pharmacie, quand les policiers arrivent pour l'arrêter. La victime, quant à elle, venait acheter des médicaments pour son épouse enceinte…

Aux premiers relevés, l'homme était à 1,23 gramme d'alcool par litre d'air expiré, soit cinq fois la dose maximale d'alcool autorisée au volant. Quand les gendarmes l'appréhendent dans la pharmacie, ils notent une haleine imbibée d'alcool ainsi que l'œil rouge : l'individu est pris en charge par les pompiers et placé en dégrisement.

"Je pense qu'il doit être éloigné de la société"

"Je ne me souviens pas !" a pour toute défense le prévenu, vendredi 9 février, devant le tribunal de Laval, en comparution immédiate. Il affirme n'avoir aucun souvenir de ces faits. Pour autant, son casier judiciaire réunionnais est déjà lourd : passage en prison, conduite en état d'ébriété, sans permis, violences… Cinq mentions depuis 2019. Par ailleurs, sa période de sursis probatoire pour sa dernière condamnation datant de 2022 n'est pas terminée : il risque de prendre cinq mois ferme supplémentaires, ce que ne manque pas de souligner la procureure de la République qui demande une peine lourde d'un an de prison avec mandat de dépôt, c'est-à-dire une incarcération. "Je pense qu'il doit être éloigné de la société", tranche la procureure au sujet de l'agresseur amnésique. Son avocat au contraire tourne sa plaidoirie autour de l'impact de l'alcool. "Je plaide l'addiction à l'alcool, il faut prendre cette addiction en compte !"

Le tribunal le condamne à huit mois de prison ferme avec maintien en détention. À cette peine se rajoutent les cinq mois de la récidive, pour un total de treize mois d'emprisonnement.