Aujourd'hui, le château de la Hautonnière n'existe plus que par quelques pierres venues consolider celui du Goué. C'est pourtant dans ce château évanoui qu'est élevé le jeune Jean-Baptiste Ouvrard, né le 21 février 1741 à Fougerolles (qui deviendra du Plessis par décret du 11 septembre 1897).
D'un caractère jovial
Fils de Gervais Ouvrard et d'Anne Voisin, l'enfant est destiné à la prêtrise et tonsuré en 1758. En 1760, il est à Paris où il est reçu maître ès arts, devient docteur en droit et obtient in fine un titre sacerdotal sur le lieu de la Haie en Larchamp. Enfin, il est ordonné prêtre en la communauté de la paroisse de Saint-Cosmes.
En 1768, on lui procure l'aumônerie d'Ernée puis, en 1773, il devient curé de Fougerolles. Adoré de ses paroissiens qui le surnomment "le petit évêque de Fougerolles", il est d'un caractère jovial, libéral, apprécié de ses supérieurs tout en vivant comme un gentilhomme.
Le grand voyage
Le 20 février 1791, il prête serment à la constitution civile du clergé mais avec certaines réserves qui auraient pu lui valoir l'internement à Laval. Il part pour Jersey en septembre 1792 muni d'une forte somme en or. Il gagne Londres, où il prend des cours d'anglais en échange de leçons d'escrime. D'Angleterre, il rejoint la Belgique (Bruges, Gand) puis les Pays-Bas (Middleberg, Dordrecht). À Rotterdam, il perd toutes ses valeurs.
Il se fait alors polisseur de ciseaux, professeur de français, de géographie, d'escrime et d'équitation. Il en fera tant et tant que les habitants de la ville le nomment " citoyen batave ". Alors que la persécution s'essouffle en France, Jean-Baptiste se retrouve à Paris où il exerce divers métiers et finit par obtenir un certificat de civisme au nom de Michel Delépine. Il se retire à Villiers-le-Bel où il est savetier, puis vendangeur.
Mourir de joie
En 1800, la municipalité de Fougerolles le rappelle et il y retrouve sa mère et sa cure. Mais il abandonne celle-ci pour revenir à Paris en 1803 et se fixe à Villemetrie, près de Senlis. Royaliste, il se réjouit du retour de Louis XVIII, mais lorsque celui-ci lui fait savoir qu'il le recevra en audience, Jean-Baptiste Ouvrard de la Haie meurt subitement "de joie" le 15 avril 1821.
Il laisse à la postérité un livre intitulé Le Déporté de Mayenne ou le Batave heureux et peut légitimement revendiquer l'invention d'une machine à défrichement : la charrue à fossoirs, dite charrue vigneronne.
Finalement, une vie riche en aventures, en péripéties, en voyages pour cet intrépide fougerollais !
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