C'est une question de démographie. Cette année, le rectorat a supprimé dix-sept postes en Mayenne. La direction académique n'a eu d'autres choix que de fermer dix-huit classes, mardi 20 février. En cause, l'hiver démographique français qui vient souffler dans le vallon de la Mayenne : 20 % d'enfants en moins depuis 2012, des ruralités de plus en plus désertées, des classes trop peu fréquentées au point que la présence d'un professeur pourrait presque ressembler à du gaspillage… "L'Etat investit 63 milliards dans l'Education : c'est une priorité…" Que faire de 63 milliards s'il n'y a plus d'enfant dans les écoles ? "Il y a encore quinze ans, les enfants handicapés n'étaient pas dans les écoles : c'est le cas aujourd'hui. Nous avons encore des élèves, moins certes. Nous voulons faire plus pour ceux que nous avons", explique la directrice académique des services de l'Éducation nationale de la Mayenne, Brigitte Lacoste, mercredi 21 février. En janvier, lors des premières négociations, la fermeture de 24 classes était envisagée pour être finalement réduites à 18 après les négociations avec les organisations syndicales.
Avec 359 élèves en moins prévu à la rentrée 2024, la direction académique ménage la chèvre et le chou dans un exercice de plus en plus délicat au fil des années. "Je m'inquiète beaucoup de l'incompréhension qui existe entre ce que nous devons faire et les parents d'élèves", note Brigitte Lacoste.
Ne pas se faire d'illusion…
On prend les mêmes et on recommence ! L'année prochaine, le même manège tournera autour de la carte scolaire, supprimant ici telle classe, fermant là telle école… Reste que la réalité démographique est la variable d'ajustement principale de l'Éducation nationale, parfois au détriment d'autres critères. À Beaulieu-sur-Oudon, une classe ferme. Le maire Antoine Roullier déplore que "le seul le critère de baisse de la démographie soit pris en compte par les gouvernements successifs pour justifier de cette fermeture." En effet, l'école du village a bénéficié de travaux s'élevant à plus d'1,2 million d'euros. La commune s'est endettée jusqu'en 2030 à hauteur de 400 000 euros : cette classe supprimée ne diminuera pas le poids de l'emprunt, ni les coûts de fonctionnement de l'école… Au point que le maire appelle sérieusement ses administrés à inscrire leurs enfants à l'école du village.
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