Au cours du mois d'avril 2023, en quelques jours, deux hommes sont tombés dans un guet-apens tendu par une prostituée et plusieurs de ses amis. Ils avaient repéré l'annonce avec la photo de la jeune femme sur internet et c'est elle qui est venue leur ouvrir la porte. Lorsque le premier se trouve en présence de la jeune femme, il constate la présence de deux autres femmes et de deux hommes dont un lui assène un coup de poing. La seconde femme lui soustrait son portefeuille et en ôte 400 euros. En portant plainte, la victime déclare avoir été menacée par un couteau. La scène est moins violente pour le deuxième "client" : il ne va pas subir de violence physique. L'homme confronté à la jeune femme lui donne les 60 euros promis mais cette dernière ne s'en contente pas : "La boss n'accepte pas, il faut 200 euros". L'homme s'exécute quand il constate la présence d'une deuxième femme et d'un homme "de type africain". Il prend peur et quitte les lieux sans avoir obtenu la prestation escomptée.
Désinvolte et butée
Quatre personnes passent devant le juge, jeudi 22 février : la jeune fille qui se prostitue, deux hommes et une femme présents sur les lieux, tous poursuivis pour "extorsion par violence" et pour "vol aggravé par deux circonstances".
La jeune femme se montre à la fois désinvolte et butée face aux questions de la présidente. Pourtant celle-ci lui fait comprendre qu'elle devrait envisager un autre parcours de vie. La prévenue dit ne pas avoir d'autre solution puisque sa mère l'a mise dehors et elle se sent reconnaissante envers la femme qui la recueille et l'héberge. C'est pour cela qu'elle partage le fruit de son "travail" afin de participer aux frais du logement.
Les deux autres hommes comparaissant sont d'origine guinéenne et âgés de 29 ans. L'un des deux semble étranger aux faits de violence et nie avoir menacé les victimes avec un couteau. Le second reconnaît avoir frappé la première victime. Il est porteur de deux condamnations dont une pour violence sans incapacité sur conjoint. Il déclare ne pas travailler et être occupé à faire les conduites des quatre enfants qu'il a eus avec son ex-femme. Le Parquet met en garde les prévenus en rappelant que d'assurer la protection de quelqu'un qui se prostitue peut-être assimilé à du proxénétisme, délit passible d'une peine de sept années de prison. La Procureure avoue avoir un doute sur la culpabilité du deuxième homme dont le casier judiciaire ne porte trace d'aucune condamnation et qui est inséré dans la société par son travail. La magistrate propose une peine de travaux d'intérêt général pour les différents protagonistes.
"Elle n'est pas Madame Claude"
La défense, souhaite requalifier les faits en déclarant que sa cliente "n'est pas Madame Claude" et que "nous ne sommes pas en présence d'un réseau".
La Présidente interroge les prévenus sur leur éventuelle acceptation à participer à des travaux d'intérêt général mais ceux-ci vont refuser. Le tribunal ne retient pas l'extorsion et condamne les prévenus pour le deuxième chef d'inculpation. La jeune femme ainsi que l'un des deux hommes sont condamnés à deux mois de prison avec sursis. La propriétaire de l'appartement et l'homme qui a porté un coup écopent chacun de six mois de prison.
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