Samedi 24 février matin, c'est un homme en colère de 41 ans qui se rend dans les locaux de l'association La porte ouverte à Laval. Cet accueil de jour reçoit les personnes sans domicile fixe pour héberger leurs affaires, ou du moins, un contact humain. Vers 9h45, un de leur pensionnaire ne pouvant récupérer son sac, met les locaux de l'association sens dessus dessous. Horloge, tables, chaises, meubles… Tout y passe sous sa violente colère. Ses affaires, qu'il souhaite si ardemment récupérer, sont rangées dans le bureau du directeur de l'association qui attendait d'avoir une conversation avec lui, après plusieurs altercations et des insultes proférées au cours de la semaine. Insultes, menaces de mort, il se décide finalement à partir. "Je voulais juste récupérer mes affaires", explique-t-il devant le tribunal, mardi 27 février. Les policiers le cueillent un peu plus loin, facilement. En arrivant au commissariat, l'attitude de l'individu vire de nouveau au rouge. Il insulte les policiers, leur adresse des doigts d'honneur, insulte leur mère et autres noms d'oiseaux. "J'ai été coopératif du début à la fin"', argue l'homme insistant sur le fait qu'il est victime de "violences policières". Au cours du week-end, il fera plusieurs allers-retours à l'hôpital et son état de nervosité empêchera son déferrement qui n'interviendra que le lundi suivant.
Le tribunal le condamne
Deux policiers se sont constitués partie civile, accusés d'avoir commis des violences sur cette personne. "Ce que j'entends m'inquiète, argumente l'avocate des parties civiles. Il ne se remet absolument pas en cause. Son état de colère était pendant le week-end parfaitement insupportable et pourtant, mes deux clients l'ont supporté." La procureure de la République n'est pas plus tendre avec l'accusé : "Tout est contre lui, si on l'écoute. Il n'a rien trouvé de mieux que de saccager le lieu qui lui venait en aide. Les policiers ont décrit un enfer lors de leur audition dans lequel ils ont pris toutes les précautions pour que ça ne déborde pas." Elle requiert 8 à 10 mois de prison ferme, avec une levée du sursis probatoire pour une affaire similaire remontant à octobre 2023. L'avocat de l'accusé mettra en avant que "son sac, c'est toute sa vie. C'est aussi sa dignité. Quand l'association refuse de lui rendre son sac, le seul sentiment qui domine, c'est de ne plus rien avoir. C'était si important pour lui qu'il trouvait cette décision arbitraire."
Le tribunal suivra la recommandation de la procureure : au total, l'individu est condamné à 10 mois de prison ferme.
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