Si l'heure est à la morosité, il y a une personne qui garde le moral en Mayenne : le chef d'entreprise. C'est, en tout cas, ce que met en valeur l'enquête réalisée par la chambre de commerces et de l'industrie en janvier 2024 auprès de plus de 500 chefs d'entreprise qui offrent leur vision de l'année 2024. Une année qui ressemble à s'y méprendre à 2023, mais les patrons du département croient en des lendemains qui chantent et ont confiance en leur entreprise. Dans les six secteurs - le bâtiment, les services aux entreprises, aux consommateurs, l'hôtellerie, l'industrie et la restauration - sur une échelle de 1 à 10, les dirigeants établissent l'indice de confiance en leur entreprise à 6,5/10 pour 2024.
Le roseau plie, mais ne rompt pas
"Le patron, il est certes optimiste, mais il est aussi prudent", analyse avec justesse Anne Bauduffe, directrice départementale de la Banque de France. En effet, les patrons continuent d'investir dans leur entreprise : l'heure n'est simplement pas à la croissance et l'augmentation de la production, mais la préservation et l'amélioration de l'existant. Les investissements dans le bien-être de l'entreprise représentent 27 % des réponses données lors de l'enquête, contre 22 % l'année dernière. Le développement des compétences des employés représente 17 % des projets de développement des patrons interrogés. Les entrepreneurs gardent majoritairement une stabilité dans leurs effectifs. "Ça correspond assez bien à l'entreprise patrimoniale mayennaise, explique le président de la CCI de la Mayenne Eric Hunaut. L'entreprise fait le dos rond le temps que la crise passe." Sur le chiffre d'affaires, les patrons mayennais estiment en majorité que celui-ci restera stable pour eux à 40 %. Deux secteurs estiment majoritairement que leur chiffre d'affaires diminuera : la restauration et le bâtiment. Dans le BTP, cette baisse du chiffre d'affaires est corrélée à une baisse des carnets de commandes et une trésorerie d'entreprise elle aussi en diminution.
Pour les entreprises, au début de cette année 2024, les inquiétudes se subdivisent en plusieurs catégories. La hausse du coût de l'énergie est l'inquiétude principale de 17 % des dirigeants d'entreprise, suivie de près par la hausse du prix des matières premières ainsi que la baisse du carnet de commandes ou la baisse de la clientèle.
À l'échelon des Pays de la Loire, la Banque de France mise sur une baisse de l'inflation à 2 %. L'activité 2024 restera au ralenti avec "des niveaux de rentabilité stables". Enfin, la Banque de France note une "réelle confiance en l'avenir avec des investissements conséquents en 2024 pour l'industrie".
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