"Le département de la Mayenne est toujours un peu contre-courant de ce qu'il se passe en France", confie Anne Bauduffe, directrice départementale de la Mayenne pour la Banque de France. Et s'il y a bien un point qui ne déroge pas à cette règle, c'est le taux de surendettement dans le département. En 2023, le nombre de dossier déposés auprès des commissions de surendettement du département de la Mayenne s'élève à 556, soit une progression de 13,9 %. "Mais cela reste à 22 % en dessous de 2019, la dernière année avant la pandémie, rassure Serge Milon, directeur départemental de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection de la population. Depuis 2015, on a divisé par deux le nombre de dossier traité grâce à un certain nombre de textes qui protègent le consommateur."
"Ça peut arriver à tout le monde"
L'endettement contracté par les ménages du département se répartit de la manière suivante : 47,8 % sont des dettes à la consommation (achat voiture par exemple), 22,8 % sont des dettes immobilières et 27,4 % sont des dettes de charges courantes (retard sur le loyer, impôts…). Plusieurs facteurs peuvent provoquer une dette : cause familiale, perte d'un emploi, une maladie. "Ça peut arriver à tout le monde. Le profil d'une famille endetté peut être le même qu'un foyer sans souci financier. À Savoir que 25 % des personnes surendettées en Mayenne sont en CDI", ajoute Serge Milon.
Former le grand public
Parmi les personnes qui ont des dettes, 42,6 % d'entre eux n'ont pas de capacité de remboursement et bénéficient donc d'un effacement de dettes. "Il faut cependant trouver un équilibre car on sait qu'effacer les dettes de quelqu'un ne va pas forcément l'aider à long terme", explique Serge Milon. C'est pourquoi la commission propose des activités dédiées à l'éducation financière pour que le public puisse bénéficier d'un maximum d'informations sur le sujet. "Ça peut être sous la forme d'un diaporama ou de jeux de société, développe Anne Bauduffe. Si on aide les gens à apprendre à être prudent dans leur gestion financière, ils seront moins touchés par le surendettement."
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