« Que fait-il devant la télé à cette heure-ci ? » Jeudi 22 février, il est 14h15 et le fils aîné de Marthe Yommouth zone devant un dessin animé. Contrairement aux enfants de son âge, Kyle ne suit pas un parcours scolaire classique. L'élève de grande section maternelle ne va à l'école que deux fois par semaine à raison de deux matinées le lundi et le jeudi. Une situation qui contrarie la mère de famille.
Un enfant hyperactif
À 7 ans, le jeune garçon est hyperactif, comme 3,5 à 5,6 % des enfants scolarisés en France. « Il a fait des spasmes du nourrisson et des crises jusqu'à ses 3 ans, explique la mère. Il se tapait la tête contre le sol. Le problème de mon fils, je ne m'en cache pas. » Kyle a d'abord suivi les cours de maternelle normalement avant de doubler sa grande section.
Depuis la rentrée 2023, son parcours est chaotique. « L'inspecteur académique dit qu'il est dangereux pour les autres et pour lui-même. Il est un peu mis de côté, désespère la maman qui a dû mettre sa carrière professionnelle entre parenthèses pour se consacrer à la garde de son fils. À l'école, on me dit que c'est temporaire et qu'il pourra retrouver le rythme habituel si son comportement s'améliore, mais tout ça c'est du vent. »
« Ils sont dans la m****, si ça ne tenait qu'à eux il ne viendrait plus »
Kyle est suivi trois fois par semaine au centre médico-psycho-pédagogique de Laval. Des rendez-vous dont Marthe Yommouth ne voit pas les bénéfices : « Ce qui lui fait vraiment du bien, c'est d'aller voir une sophrologue. J'ai vu une nette amélioration dans son comportement. J'ai expliqué quelles étaient les astuces pour le calmer à l'école, mais ils ne m'écoutent pas. Tout ce qu'ils font, c'est m'appeler pour venir le récupérer quand ça ne va pas. »
Si la rentrée de 2024 doit se faire en CP pour le môme, les chances de le voir intégrer l'école primaire sont infimes. « Ils sont dans la m****, si ça ne tenait qu'à eux il ne viendrait plus. » Une demande a été envoyée par la famille pour que le garçon puisse rejoindre les ULIS, des classes particulières pour des élèves en situation de handicap. Mais les délais sont parfois longs. « Qu'est-ce qu'on fait pendant ce temps ? »
Contrainte à ne plus travailler
Forcée de s'occuper de son enfant à longueur de journée, tandis que sa fille Alexya est à l'école, Marthe Yommouth n'a plus d'activité. « J'ai besoin de travailler, s'alarme-t-elle. Pas que pour une raison financière. Mais aussi pour avoir ce lien social. »
Le père est cariste à Louverné dans une boîte de transport et logistique. La maman, de base dans le domaine de la restauration, souhaite suivre une formation pour tenter une reconversion professionnelle. Seulement, le temps consacré à son fils ne lui permet pas de se lancer pleinement.
Sans solution
« C'est difficile pour mon fils. Il a les capacités, il doit juste se concentrer. Déjà l'année dernière, quand je lui ai dit qu'il n'allait pas au CP et qu'il restait en grande section, il a pété les plombs ! » Entre deux sessions de télévision, Kyle se rend à la bibliothèque accompagné de sa maman. Deux fois par semaine, il se dépense également au judo. Preuve que sa sociabilisation n'est pas mission impossible.
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