Ils affluent doucement mais sûrement. D'abord une cinquantaine sur les coups de 10h15, ils finissent par être plus de 80 vers 10h30. Les salariés de Luminess sont en grève ce mardi 5 mars. À Mayenne, une bonne partie des 250 salariés des deux sites de la ville est donc mobilisée. Cadres et agents de production sont remontés contre la proposition annuelle de revalorisation salariale de la direction.
Un salaire sous le Smic sans les primes de production
"Elle propose 1 % d'augmentation brute sur les salaires de production, donc non garantie car dépendant de la cadence, éclaire Denis Hubert, délégué syndical CFTC. On voulait la même augmentation que l'an dernier qui était de 5 %." Les négociations ont commencé début février et les dirigeants doivent refaire une proposition ce mardi après-midi.
Dans l'attroupement, Nathalie, 58 ans, peste : "Je suis à la production et j'ai toujours le même salaire de base depuis 35 ans." Une de ses camarades cadres, venue par solidarité, précise : "Sans les primes de production, leur salaire est en dessous du Smic. On leur demande de la polyvalence, mais celle-ci baisse leur productivité donc leurs primes ! Et on ne les paye pas pour leur polyvalence."
Agnès, 57 ans et chargée de relation clientèle depuis 35 ans, dit toucher 1 700 € net par mois. "Ils nous disent tout le temps qu'ils sont contents de nous mais leur proposition est insuffisante face à l'inflation." Denis Hubert ajoute que la CFTC milite pour "une vraie politique de gestion de carrière, avec des salaires homogènes."
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