À peine commencés, les travaux du chemin de la Liberté, à Mayenne, font beaucoup parler. D'abord du côté des riverains qui ont découvert les travaux quand les premières branches sont tombées. « On a demandé un rendez-vous avec le maire dès qu'on a vu le début de l'élagage et du sciage des arbres du chemin », explique Jean-Christophe Garreau, membre du collectif de défense du chemin.
Ensuite du côté des élus lors de réunions et du conseil municipal du jeudi 22 février. Jean-Marie Marioton, adjoint du maire à l'urbanisme, aux patrimoines et aux espaces publics disait alors : « Lorsque les lotissements ont été créés, on y est allé à la tronçonneuse assez gentiment pour détruire tout un tas d'arbres, et les gens qui ont détruit ces arbres sont aujourd'hui en train de nous demander de ne pas faire des travaux dans un chemin creux. »
Le projet de la mairie est de recouvrir le chemin de bicouche, un revêtement qui s'obtient en superposant deux couches distinctes de graviers et de fin bitume chaud, afin de permettre le passage des vélos, des personnes à mobilités réduites, et des poussettes. Pour le collectif de riverains, les arguments ne sont pas tous entendables.
Un conflit d'intérêts ?
« On nous targue une position écologique, avance Jacques Moulin, membre du collectif, mais on envisage de couper des arbres et de recouvrir le sol de bicouche d'un chemin creux. » Un avis partagé par Adrien Mottais, conseiller municipal de l'opposition (Mayenne s'écrit ensemble) : « Là où on promet la végétalisation dans une partie de la ville, on fait carrément le contraire dans un chemin creux. Je suis d'accord de revoir l'empierrement, de revoir de manière paysagère ce chemin mais en faire un revêtement bicouche, je m'interroge. »
Pour la municipalité, ce genre d'arguments soulèvent en fait un conflit d'intérêts. « La question est plutôt : est-ce qu'on ne veut pas voir passer de vélos parce qu'on est près de chez nous et qu'on aimerait bien être tranquille et continuer à prendre l'apéro sans être ennuyé ou est-ce qu'on s'inquiète vraiment de la biodiversité ? », répondait Jean-Marie Marioton à Adrien Mottais lors du conseil municipal.
Si le collectif s'accorde à dire qu'un aménagement du chemin est nécessaire, il est absolument contre l'utilisation du bicouche. « C'est un non-sens de faire ça. On est tous attaché à ce chemin, c'est une niche écologique. Pourquoi ne pas utiliser du sable et des pierres ? »
Des modifications
Pour Jean-Pierre Le Scornet, maire de Mayenne, la réponse est simple : « Je m'appuie sur l'avis des services techniques. Pour eux, la solution la plus simple est le bicouche. L'ensablement leur demanderait plus d'entretien. »
Le collectif demande un arrêt total des travaux afin « de revoir le projet et d'abandonner le bicouche ». Après une réunion avec le collectif, les travaux ont été repensés. L'édile précise que la zone recouverte de bicouche a été réduite. « La zone est longue de seulement 250 mètres, précise Jean-Pierre Le Scornet. Le chemin est assez large, jusqu'à cinq mètres. Sur ses cinq mètres, seuls trois seront aménagés, dont un mètre sera également recouvert de sable. »
Une pétition a été lancée par le collectif, elle réunit déjà une quarantaine de signatures. Joëlle Moulin, du collectif, craint de « voir des véhicules passés sur le chemin à l'avenir avec un tel revêtement ». Le maire de Mayenne l'assure : « Ce chemin restera une voie piétonne utilisable par les vélos. Les cavaliers n'y auront également pas l'accès. »
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