D'un point ajouté à l'ordre d'un conseil municipal sans en informer les élus à une étude géobiologique inaccessible à la population, voilà un dossier tumultueux à Contest. L'association Vent de colère du Pays de Mayenne (VCPM) l'a révélé le 5 février dans un communiqué. Cette structure locale de lanceurs d'alerte sur des projets éoliens dévoile plusieurs procédures obscures, voire non réglementaires, concernant un projet de parc de trois éoliennes à Contest.
"Des tissus de mensonges"
Tout commence le 4 novembre 2014. À l'ordre du conseil municipal du jour, la maire de l'époque Marie-Madeleine Foubert ajoute le point "Projet éolien" sans en notifier les élus avant la séance. Selon le Code général des collectivités territoriales (CGCT), l'édile aurait dû respecter un délai de 72 heures. Les conseillers approuvent toutefois l'ajout de ce point mais il est décidé qu'il sera traité ultérieurement.
Dans la foulée, la population n'est pas informée. Ce point ne figurant pas dans le procès-verbal qui est publié. Les Contestois, et leurs voisins de Saint-Georges-Buttavent, découvrent le projet vers 2017 lorsque "des jeunes femmes font le tour des fermes pour distribuer des tracts sur les éoliennes qui n'étaient que des tissus de mensonges", se rappelle Michel Fauquier, président de VCPM qui habite à quelques centaines de mètres de cette frontière.
Surprise générale pour les riverains. Le projet est alors porté par le producteur d'énergies renouvelables Neoen qui a repris la société Juwi qui l'avait lancé. "Ces deux dames sont en fait venues pour essayer de comprendre quels étaient les arguments contre le projet pour refaire tout leur argumentaire", témoigne toujours Michel Fauquier qui les avait rencontrées.
Des effets néfastes sur la santé
Sur ces tracts, une photo promet qu'à tout moment, les éoliennes peuvent être démontées facilement. Mais ce cliché était celui d'une opération de montage. Face à ces manœuvres, des agriculteurs riverains rejoignent VCPM, inquiets des conséquences néfastes que peuvent avoir les éoliennes sur la santé des animaux et des humains lorsqu'elles sont trop proches d'eux.
Le 18 mai 2023, Didier et Murielle Potiron, anciens éleveurs à Nozay, avaient d'ailleurs témoigné dans nos colonnes de la perte de 450 bêtes en dix ans après l'installation d'éoliennes sur leur terrain. Sous la municipalité Foubert, aucune rencontre n'est organisée avec la population malgré deux demandes officielles faites par VCPM en 2017 et 2019.
En 2020, Daniel Montaufray récupère la première magistrature. Le dialogue s'ouvre alors. Le conseil municipal reçoit l'association le 1er septembre 2020. Mais derrière, le maire semble ne plus vouloir la rencontrer. Après une première réunion dans le secret le 27 juillet 2021, une deuxième n'est ouverte qu'aux Contestois.
VCPM s'y rend quand même et les agriculteurs riverains présents obtiennent qu'une enquête soit menée par un géobiologiste. La Chambre d'agriculture régionale milite un expert. Son rapport du 14 octobre 2021 rapporte que l'une des trois éoliennes provoquera de graves effets sur les santés humaine et animale. Mais Neoen demande une deuxième étude un an plus tard.
L'emplacement de l'éolienne problématique est changé et l'expert retire son avis défavorable. L'enquête n'est cependant pas rendue publique et la mairie ne l'aurait pas reçue non plus.
+ : contactés, Daniel Montaufray et Neoen n'ont pas répondu dans les délais impartis.
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