Un commerce de village est un lien social nécessaire et important dans une commune, surtout lorsqu'il en est le seul. C'est afin de garder cette exigence communautaire que Jean-Paul Gahéry, maire de Lesbois, se bat pour faire en sorte que le restaurant à l'enseigne Felicita puisse garder ses portes ouvertes.
Chute drastique du chiffre
Pour alerter publiquement cette volonté de ne pas voir disparaître le collectif de sa commune que lui, Yvonne Genest - des Cigales (clubs d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne solidaire) - et Corentin Pogodalla, en charge du développement économique à la Communauté de communes du Bocage Mayennais, ont organisé une conférence de presse.
Le sujet est délicat à aborder car la volonté et le travail de Rémi Pastor et de son épouse Lisiane (restaurateurs) se heurtent à l'incontournable " mur financier ". Rémi Pastor, originaire du Limousin, et Lisiane, native de Lille, ont repris le restaurant en fin d'année 2023.
Novembre et décembre ont laissé augurer un bon début de l'activité puisque le chiffre d'affaires mensuel était respectivement de 26 000 € et 18 000 €. Malheureusement, l'autoentrepreneur devait constater une chute sensible de ces chiffres en début 2024 puisqu'ils étaient de 5 000 € en janvier et 8 000 € en février. Des sommes bien évidemment trop faibles pour assurer à l'entreprise un fonds de roulement nécessaire à son exploitation courante.
Le couple a engagé toutes ses économies dans cette aventure et travaille d'arrache-pied : restauration, épicerie, vente à emporter… Les idées et la volonté ne manquent pas pour Rémi et Lisiane Pastor, mais une trésorerie insuffisante met un frein à leurs projets : diversification des menus, soirées à thème, ouverture sept jours sur sept en été, etc. La mairie, elle aussi, s'engage pour alléger du mieux qu'elle peut certaines charges, notamment en matière d'équipement.
Danger de fermeture
Au 19 mars, le chiffre d'affaires est de plus de 6 000 €, ce qui signifie un rebond positif mais qui doit être exponentiel pour consolider la trésorerie du commerce. Rémi, 26 ans, courageux et fier de son activité, ressent comme une injustice cette difficulté à " décoller ", d'autant que les avis sur sa cuisine sur les réseaux sociaux sont très satisfaisants. C'est aussi pourquoi les Cigales s'intéressent à Felicita, de même que la communauté de communes. Bien sûr, il faudra attendre un prévisionnel complet pour pouvoir prétendre à des aides financières, mais déjà l'écoute, l'accompagnement, les conseils et l'orientation budgétaire sont à l'ordre du jour.
Aujourd'hui, le restaurant Felicita est en danger de fermeture. La moyenne journalière des repas servis est de dix. Il en faudrait le double pour équilibrer dépenses et recettes. Il est nécessaire, plaide Jean-Paul Gahery, d'aller de l'avant, d'oublier les informations erronées et de se concentrer sur l'avenir du seul commerce de la commune.
C'est également l'avis d'Yvonne Genest, dont l'expérience en matière de gestion de commerces à taille humaine peut être un véritable atout pour Rémi et Lisiane Pastor.
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