Il aura fallu quatre heures au tribunal correctionnel de la Mayenne, jeudi 28 mars, pour démêler le vrai du faux dans une bagarre sur fond d'alcool et de drogue. Quatre hommes se retrouvent à la barre pour savoir qui a fait quoi. La réponse est si difficile que deux avocats sont à la fois parties civiles et défenseurs de deux des protagonistes.
Un huis clos sous cocaïne
Le 5 avril 2023, après avoir écumé les bars de l'agglomération, des "amis" se retrouvent à Laval pour consommer vodka et cocaïne. Le locataire de l'appartement est le premier à s'énerver, soit parce que les autres ont consommé toute la drogue sans en garder pour lui, soit parce qu'il veut les mettre à la porte car le travail l'attend d'ici quelques heures. Il se saisit d'une bouteille de vodka, étrangle l'un des invités et reçoit des coups de deux autres. La situation s'aggrave dans le couloir car, reprenant le peu d'esprit qui lui reste, l'hôte poursuit ses invités en saisissant un katana et entaille fortement le bras et la main d'un autre, lequel se retrouvera aux urgences de l'hôpital.
La scène aurait pu se terminer de façon beaucoup plus tragique et n'est pas sans rappeler l'un des derniers procès d'assises jugé dans ce tribunal dans lequel un jeune homme de 20 ans avait été tué.
Les quatre jeunes gens à la barre sont poursuivis pour usage illicite de stupéfiants et violence en réunion. L'un d'entre eux est déjà derrière les barreaux, il semble avoir voulu défendre l'agressé en donnant quelques coups de poing. Deux autres ont déjà été condamnés pour des délits ayant trait à la drogue. Le quatrième, auteur du coup de sabre, n'a qu'une condamnation pour stupéfiants. Il est sans avocat, étant incapable de régler les sommes qu'il lui doit.
L'auteur des coups de sabre visé
Le parquet relève une vérité "tortueuse", rejette la légitime défense et s'attarde surtout sur l'auteur des coups de katana.
C'est logiquement lui qui est le plus lourdement condamné : vingt-quatre mois de prison dont douze avec sursis probatoire de vingt-quatre mois, interdiction de contact et de porter une arme. L'homme étant inséré et ayant un travail, le tribunal n'est pas opposé au port d'un bracelet électronique pour la partie ferme de la peine. Deux des autres prévenus devront purger pour l'un 140 heures de travaux d'intérêt général et s'acquitter pour l'autre de 90 jours-amendes à 15 euros. Ils sont relaxés des faits de violence, ainsi que le quatrième homme qui demeure sous les verrous afin de purger sa précédente peine.
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