Un homme âgé de 79 ans a été condamné à huit mois de prison avec sursis, jeudi 4 avril par le tribunal correctionnel de la Mayenne. Il était poursuivi pour avoir, à Laval, abusé frauduleusement de la faiblesse d'une personne vulnérable, en l'occurrence sa compagne.
Les enfants attendaient des remords
Deux des enfants de la victime étaient présents et ont attendu en vain des remords de la part du prévenu. C'était leur unique revendication. Le mis en cause a été placé sur une chaise sous l'estrade des magistrats : il n'entend pas et se déplace avec une béquille. La présidente a dû hausser le ton pour revenir sur les faits, aidée en cela par l'avocat de la défense, maître Nicolas Dirickx, devenu le porte-voix de son client.
Un des fils porte plainte
A la suite de la plainte de l'un des fils de la victime, le Parquet s'est penché sur les agissements du prévenu et tout particulièrement pendant la période s'étendant du 7 août 2019 au 27 février 2020. Le 6 août, le prévenu était allé voir le banquier de sa compagne avec une procuration sur ses comptes, expliquant que les enfants de celle-ci étaient absents ou morts. A ce moment, le compte était créditeur de près de 90 000 euros et ne le sera plus que de 68 000 euros au moment de la plainte. En effet, les retraits de 4 000 ou 5 000 euros se sont succédé. Où allait donc l'argent ? D'autant que la propriétaire du compte était jusqu'alors économe.
"J'ai vu ma mère pleurer"
A ces agissements s'ajoute la falsification de factures pour régler les réparations d'une voiture. Qui plus est, les enfants ont été empêchés de voir leur mère. Lorsque le compagnon s'éloignait, il prenait soin de débrancher le téléphone.
Malgré tout, les enfants se sont rendu compte de l'état de faiblesse de leur mère qui leur a confié avoir peur de son compagnon. "J'ai vu ma mère pleurer, car il la laissait seule", a avoué son fils.
La magistrate a interrogé le prévenu, qu'elle soupçonnait de "mieux entendre certaines choses que d'autres". Le septuagénaire à l'oreille paresseuse ne sait pas où est passé l'argent… "peut-être dans la sacoche qu'elle avait sous son oreiller !" La présidente s'est acharnée : "Mais ensuite ?" Alors, le prévenu a laissé planer le doute sur les enfants.
Pour le Parquet, il était évident que la santé de la victime était dégradée et qu'elle n'avait plus toutes ses facultés mentales.
Maître Nicolas Dirickx s'est également interrogé sur la destination des 21 000 euros envolés, qui s'ajoutent aux deux retraites du couple, mais n'a pu éviter la condamnation de son client.
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