Il laisse derrière lui près de 5 000 toiles toutes plus chatoyantes les unes que les autres. Bernard Chardon, Mayennais depuis ses 11 ans, a définitivement raccroché ses pinceaux et crayons à l'âge de 96 ans, vendredi 5 avril. Né en 1927 à Saint-Maurice-du-Désert dans l'Orne, il était devenu prêtre à Laval et a fini sa vie à Thubœuf puis à Lassay-les-Châteaux où il repose.
"Un bon vivant au discours très simple et direct"
"Il était un homme humble et simple", se rappelle Blandine Busson, coprésidente de l'association Les Amis de Bernard Busson et amie proche du défunt. "Il était très intéressé par l'humain et cherchait à comprendre. Sportif, il aimait la nature. Bernard était un architecte de sa propre vie, un bon vivant au discours très simple et très direct."
Totalement animé par le dessin et la peinture, Bernard Chardon entra en séminaire après la Seconde Guerre mondiale. "Pour un jeune homme issu du milieu rural, c'était un moyen de s'instruire, se poser, réfléchir", précise Blandine Busson. Il devint par la suite instituteur, pendant une dizaine d'années. "Il expliquait beaucoup par le biais du dessin."
Peintre dès ses 16 ans, le Mayennais était "un plasticien à la préférence et à l'exubérance sur la peinture. Il était toujours à la recherche de la couleur". Au Ribay et au Ham, où il exerçait en tant que prêtre, il s'était lancé dans la restauration d'églises. "Il en a fait une cinquantaine en Mayenne et dans l'Orne… Et pas que de la peinture. Il est aussi intervenu sur des vitraux."
Deux musées
Bernard Chardon est d'ailleurs à l'origine d'une technique de fabrication particulière à base de fibres de verre qu'il a mise au point avec un ingénieur. "Cela permettait de grandes économies par rapport au plomb et au verre habituellement utilisés." Habité par la volonté de faire perdurer son œuvre au-delà de sa vie, l'artiste a reçu l'aide d'une association à partir de 2005.
Les Amis de Bernard Busson, "une bande de copains" qui l'ont découvert au Ribay, ont créé deux musées, à Lassay et à La Ferté-Macé dans l'Orne. "Nous sommes tristes de savoir qu'il ne verra pas la suite."
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