Bernard de Tiron naît vers 1050 aux environs d'Abbeville, de parents pieux, honnêtes, hospitaliers et charitables. Ils sont probablement aisés car ils offrent à leur fils des études de lettres.
Pris très tôt par la vocation religieuse, le jeune homme entre à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers où il séjourne dix ans. Il est envoyé ensuite à l'abbaye de Saint-Savin où il devient prieur. Ne désirant pas assumer une charge abbatiale, il quitte son couvent à la dérobée et s'enfuit dans ce qu'on appelle à l'époque "le désert", étendue érémitique sise aux confins de la Normandie, la Bretagne et de l'Anjou.
Entre Maine et Normandie
En ce lieu il rencontre, entre autres, Raoul de la Futaie, né à la dite Futaie en Mayenne. Accueilli sous le nom d'emprunt de Guillaume, il reçoit dans la région de Saint-Mars-sur-la-Futaie, près d'une église en ruines dédiée à Saint Médard, une cabane dont l'ermite, Pierre, tourneur sur bois, lui apprend le travail manuel.
Délaissant "le désert", il s'établit à la Fontaine-Géhard (Châtillon-sur-Colmont) qui devient grâce à lui, le centre principal des ermites de ce qu'on appelait le Bas Maine. Puis, après être passé par le Poitou et la Normandie, en butte avec l'ordre de Cluny et du duc d'Aquitaine, Bernard de Tiron reprend la route pour prêcher en Maine et Normandie, la réforme des peuples et du clergé.
Un monastère fondé à Nogent-le-Rotrou
En 1109, au terme de multiples pérégrinations, Bernard de Tiron fonde son premier monastère à Nogent-le-Rotrou, dans le Perche. Toute la vie du saint est consacrée à l'obéissance et au sacrifice de soi. Il est dévoué, offre ses services sans compter, vénère ses anciens, s'empresse envers les uns et les autres. Il est à l'origine de miracles qu'il s'efforce de cacher par pure humilité.
Parmi eux : il oblige un voleur à rendre un cheval dérobé, éteint un incendie par imposition des mains, débarrasse un enfant d'une tumeur oculaire, en sort un autre du coma, guérit deux religieux possédés par le démon… Paradoxalement, c'est sa volonté réformatrice, son goût pour l'ascèse, son hostilité aux richesses qui lui valent l'opposition sournoise d'une partie des moines de son ordre (bénédictins).
Retrait à Gardais
Délaissé finalement par Rotrou II Le Grand, son protecteur est rejeté par les moines clunisiens, il abandonne son monastère et se retire à Gardais, près de Thiron, en 1114. Pourtant, aidé par les dons de seigneurs de France, d'Angleterre et d'Écosse, il construit un nouveau monastère à Thiron dont la règle y est plus rude encore que celle de Saint Benoît.
Bernard de Tiron meurt de 14 avril 1117 en laissant derrière lui, l'ermite, une congrégation monastique puissante de quelques cinq cents moines qui le considèrent comme un saint.
Bernard de Tiron sera vraisemblablement canonisé vers 1143 sous le pontificat d'Innocent II. Malgré cela, son aura ne restera que locale.
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