Depuis plusieurs années déjà, un agriculteur laissait ses bovins divaguer sur les routes de la commune de Boulay-les-Ifs. Le maire de la commune et ses adjoints étaient constamment appelés pour récupérer des animaux particulièrement sauvages qui risquaient à tout moment de provoquer un accident.
Le prévenu est un homme âgé de 73 ans, vieux célibataire ayant toute sa vie pratiqué l'élevage et espérant continuer le plus tard possible. Environ 60 bêtes constituaient son cheptel pendant la période délictueuse retenue par la justice, de janvier 2021 au 31 mars 2023. "Environ 60", a insisté la présidente du tribunal correctionnel de Laval, jeudi 11 avril, car le septuagénaire avait pris l'habitude de laisser ensemble les mâles et les femelles si bien que les naissances étaient courantes.
Les animaux, qui manquaient de nourriture, brisaient régulièrement les clôtures fragiles et mal entretenues par le fermier. L'homme avait pourtant déjà été condamné par ce même tribunal à se séparer d'une partie de ses animaux, mais il avait fait appel et la cour lui avait donné du temps pour s'exécuter. Hélas, le fermier semble têtu puisque rien n'a changé : ni le nombre de bovins, ni l'existence de taureaux reproducteurs, ni l'établissement de clôtures solides.
L'agriculteur veut continuer comme si de rien n'était
Alors, forcément, tout a recommencé et la magistrate avait bien du mal à faire avancer les choses, car le mis en cause a trouvé moult prétextes pour laisser les choses en l'état : il veut une retraite plus élevée, il trouve les offres d'achat des marchands de bestiaux trop faibles, et surtout, il veut continuer comme si de rien n'était.
Il a pourtant eu plusieurs fois la visite des services vétérinaires. Les fonctionnaires ont constaté le mauvais état du cheptel et ont demandé la vente des animaux. La représentante de ce service était présente et a confirmé que leur dernière visite aurait enfin porté ses fruits… Enfin, pas tout à fait ! "Il ne vous reste plus que six animaux, mais aucun mâle, n'est-ce pas ?", a demandé la présidente au prévenu. "Non… enfin si, un tout petit !", a-t-il répondu. La réflexion a fait éclater de rire la salle d'audience. "Quand le bâton arrive, vous vous organisez, mais quand il s'éloigne, vous ne faites plus rien !", a souligné la magistrate.
Finalement, la justice a condamné le prévenu à quatre mois de prison avec sursis. Il lui est, en outre, interdit d'exercer la profession d'éleveur pendant cinq ans. Le restant du cheptel sera remis à l'Oaba, association de protection des animaux de ferme.
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