Instants éphémères fixés en noir et blanc. Un arrêt sur image au cinéma

Comment est né ce goût pour la photo?

Assez tardivement, au moment où la retraite nous libère de bien des contraintes. La musique, le chant, l'écriture, la marche au long cours et la photographie ont envahi agréablement mon quotidien et mon esprit. Lors des centaines de kilomètres parcourus à pied et en solitaire sur le Chemin de Compostelle, la Via Francigena en Italie, les sentiers de la Grèce, du Portugal, de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Hongrie ou de la Slovénie et récemment du Japon, j'ai aiguisé mon regard plein de curiosité et d'émerveillement sur le monde que je découvrais.

Comment captez-vous l'instant?

Par le truchement d'un appareil photographique. Dans une foule, par exemple, mon œil distingue une scène, une attitude, un sourire ... et j'en construis mentalement à l'avance l'image que je désire en faire avant de déclencher. Tout est alors affaire de dextérité dans le réglage manuel du boitier et du zoom ... avant qu'il ne soit trop tard et que le sujet ait perdu de l'intérêt que je lui portais. J'utilise actuellement un boitier numérique (Nikon Z6II) et presque exclusivement avec un zoom 70/200 mm qui permet d'opérer de 5 à 10 m du sujet sans qu'il s'en aperçoive et reste ainsi naturel dans son attitude. 

Sur quels critères vous évaluez-vous?

Essentiellement sur un critère en rapport à mes sentiments et ma perception du beau, c'est-à-dire un rapport à un jugement et un sens esthétique. Si ce regard est partagé et reconnu par d'autres, c'est gratifiant. J'ai eu récemment le plaisir d'un appel d'un voyagiste pour ses catalogues... Après quelques demandes de ce genre, je me suis dit que mes clichés devaient avoir quelques qualités esthétiques. Dans la collection " Regards d'enfance ", chacun y prendra ce qu'il ressent.

Du 1er au 31 mai, hall du cinéma Yves Robert.