Plusieurs fils s'entremêlent dans une étonnante affaire à La Gravelle dont les faits remontent au lundi 12 février. Les douaniers interceptent un véhicule dans lequel est retrouvé un peu plus d'un kilo de cocaïne, dissimulé sous un siège. Le véhicule est conduit par un homme de 22 ans qui est accompagné d'un mineur et d'un ami blessé au bras. Cette blessure est importante : elle a "obligé" le prévenu à s'emparer du volant pour "rendre service". Hélas ce chauffeur de fortune n'aurait pas dû conduire puisque son permis était suspendu...
C'est la première infraction qui amène l'homme à la barre du tribunal devant lequel il ne conteste pas sa faute. Il en est autrement pour les délits de transport et de détention de stupéfiant.
Il conduisait la voiture de la mère de son ami estropié
Le jeune homme conduisait la voiture de la maman de l'ami estropié. Dans la cité, il avait rencontré un violent personnage qui aurait, selon lui, emprunté le véhicule pendant une heure. Il déclare avoir cédé par crainte. Après avoir retrouvé le véhicule, les trois hommes partent vers la Bretagne sans connaître le butin transporté : environ 65 000 euros de "mort en sachet" pour reprendre les termes du président. Le jeune homme ne sait donc pas qui a mis la drogue dans la voiture. Le mis en cause de 22 ans a pourtant récemment été condamné pour avoir fait le guet dans un trafic de drogue dans le sud de la France.
Tout n'a pas été parfait durant l'enquête
Du côté du procureur, l'heure est à la mesure. Le parquet a été particulièrement attentif au comportement du prévenu qui se conduit beaucoup mieux depuis deux mois. Il reconnaît aussi que tout n'a pas été fait parfait durant l'enquête préalable. Une aubaine pour la défense qui s'engouffre dans cette brèche : pourquoi la troisième personne blessée a-t-elle été relâchée presque aussitôt après l'intervention des douanes ? Pourquoi son téléphone n'a-t-il pas été saisi ? Comment les commanditaires auraient-ils pu confier cette mission à un comparse qui passait rapidement du rôle de guetteur inexpérimenté à celui de convoyeur ? Comment confier ce transport à "trois hommes d'origine maghrébine alors que le défenseur des droits a déclaré que ces personnes ont vingt fois plus de chances de se faire contrôler ?" L'avocat s'interroge aussi sur la qualification des substances trouvées alors qu'aucun résultat de l'analyse n'est parvenu à ce jour. Le prévenu est condamné à huit mois d'interdiction de permis.
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