Mardi 23 avril, le tribunal de Laval devait juger une histoire singulière : un fils de 44 ans a saisi sa mère par le cou, la maintenant au sol, la giflant et proférant des menaces de mort à plusieurs reprises. Les faits sont sont déroulés jeudi 4 avril au Horps. La dame en perdra même connaissance.
Quelques minutes plus tard, il saisit son père, à nouveau par le cou. Les gendarmes interviennent. La maman a le visage ensanglanté. Le litige porte sur un héritage, plus précisément sur la future répartition des biens familiaux que l'agresseur estime inéquitable. Aucune trace d'alcool ou de stupéfiant. Ce fils, qui n'a jamais été condamné, a perdu pied.
Il vit depuis chez ses parents
Régulièrement, le fils emprunte le vélo de sa mère pour se rendre dans une association : ce jeudi matin, c'est ce qui provoque l'altercation. La mère est furieuse et bouscule son fils. C'est à ce moment que des années de rancœur explosent. « C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », explique-t-il au tribunal, devant ses parents assis de l'autre côté de l'assemblée tout en reconnaissant les faits.
Après un licenciement en Irlande, l'homme est revenu vivre chez ses parents en 2020. Il ne travaille pas, si ce n'est dans la gestion de ses portefeuilles boursiers qu'il gère en ligne. Il estime que sa mère le harcèle et veut lui nuire. « J'ai peut-être un caractère difficile, mais je pense être plus juste que mes parents. » L'individu se défend, expliquant qu'il n'est pas cupide : il souhaite seulement une répartition équitable des biens entre lui et ses frères et sœurs.
Cette défense met en colère le procureur de la République. « Partez, monsieur ! Ce sont vos parents, ils vous accueillent ils ne vous demandent rien ! Vous avez l'outrecuidance de dire que votre mère vous harcèle... quand on a 44 ans et qu'on est harcelé par sa maman, on s'en va et on fout la paix aux gens. » Le procureur demande alors une peine exemplaire : dix-huit mois de prison avec un sursis probatoire.
Une mère tyrannique ?
La défense, au contraire, met l'accent sur le caractère de la mère de famille, présentée comme « tyrannique », presque « paranoïaque » : « Frapper sa mère ? En arriver là c'est qu'il y a quelque chose de plus profond », justifie l'avocat. De l'autre côté, l'avocat de la partie civile décrit l'agresseur comme « un coucou pondu dans le nid d'un autre et qui fait le ménage. Il arrive en 2020 venant d'Irlande et s'installe chez ses parents : il s'y est bien senti et y est resté pour mettre le bazar. » Le président du tribunal a bien tenté de faire comprendre à ce fils qu'il vivait chez ses parents et que ce n'était pas chez lui. « À 44 ans, il est peut-être temps d'aller vivre ailleurs ! »
Statuant en juge unique, il condamne le fils ingrat à douze mois de prison assortis d'un sursis probatoire avec une obligation de soin, de travail mais sans interdiction de contact.
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