Dans le dixième volet de notre série nous avions évoqué la vie "oubliée" de Jozef Ramotowski. Aujourd'hui, penchons-nous sur l'existence de son fils Léopold Thadée qu'il eut avec Constance Aline Guesdon de Beauchesne, veuve de la Broise.
Léopold naît à Désertines le 26 septembre 1841. Son père, éternel combattant polonais contre l'envahisseur russe, donne à son fils sa fibre militaire. Après avoir été élève à l'école polonaise des Batignolles à Paris, Léopold Ramotowski entre à Saint-Cyr (1861-1863) dont il sort 47e sur 234. Il est nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1963 au 8e régiment de chasseurs à cheval.
Prisonnier de la Prusse
Promu lieutenant le 16 juillet 1870, à l'aube de la guerre franco-prussienne, il fait campagne dans l'armée du Rhin. Il est fait prisonnier lors de la débâcle de Sedan mais parvient à s'évader et rejoint l'armée de la Loire. Nommé capitaine en 1870, il passe au 6e chasseurs dont il devient instructeur en 1875. Il est ensuite envoyé au 3e régiment de hussards avec lequel il participe à la conquête de l'Algérie par la France. Le 21 janvier 1882, promu chef d'escadron, il sert au 18e chasseurs puis au 3e régiment de spahis, avant d'être affecté en qualité d'instructeur en chef à l'école de cavalerie de Saumur.
Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 8 juin 1886. Puis sa carrière s'écoule honorablement : lieutenant-colonel en 1889, colonel en 1892 puis général de brigade (deux étoiles) en 1896.
Serre la main du tsar
Ironie du destin, lors de manœuvres communes entre France et Russie, le tsar Nicolas II serre la main du général Ramotowski, dont le père Jozef fut en son temps un redoutable ennemi de l'empire russe. Il est fait officier de la Légion d'honneur en 1898 et termine sa carrière en 1903 alors qu'il est membre du comité de cavalerie. En fin de carrière, Léopold sera visé par le scandale des " porte-documents " dont l'initiative est à imputer à l'état-major qui désirait connaître, secrètement, les sympathies politiques et religieuses de ses officiers.
Léopold Thadée Ramotowski n'a pas fondé de famille. Il meurt à Paris, seul, le 13 décembre 1921. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse, dans le caveau familial, où personne ne prend même la peine d'inscrire son nom. Nom qui ne trouve sa place dans aucune avenue, aucun boulevard, aucune rue ni même impasse de notre pays.
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