Didier Leraux n'est pas le genre d'habitant à hausser le ton. Il a travaillé au service des autres pendant des années et encore aujourd'hui alors qu'il est à la retraite, il dévoue son quotidien à la vie de la commune.
« On l'aurait retrouvé décédée si mon frère n'avait pas été là »
Mais la journée du 12 mars dernier l'a mis dans une colère noire. Sa mère, Augustine, est âgée de 94 ans et vit toute seule dans une commune à quelques kilomètres de la sienne, à Ruillé-Froid-Fonds. Elle n'a plus de ligne téléphonique depuis le 8 mars, le jour où le réseau a coupé chez elle uniquement. Réseau grâce auquel est connecté son bracelet GSM qui sonne et qui alerte les secours en cas d'urgence. De ce fait, depuis le 8 mars, aucun appareil n'émet de son. Quelques jours plus tard, le 12 mars, Jean-Noël le frère de Didier se rend chez leur mère. Cette dernière fait un AVC sous les yeux de son fils. « Heureusement que mon frère était présent chez elle car il a pu intervenir à temps pour la faire hospitaliser en urgence. Sa ligne étant coupée, elle n'aurait pas pu déclencher sa téléalarme. On l'aurait retrouvé décédée sans aucun doute », témoigne Didier en éparpillant ses papiers sur la table de sa cuisine.
Des nuits entières passées au chevet de sa mère
Les jours qui ont suivi le drame ont été douloureux et confus pour la famille. « On ne s'est pas trop préoccupé de la panne car maman a été transportée à l'hôpital pendant une quinzaine de jours, à Château-Gontier. Cependant, le service dans lequel elle était a fermé dix lits donc elle a dû sortir prématurément. » Grace à la prise en charge rapide de Jean-Noël, Augustine n'a pas eu de séquelle physique mais elle a encore du mal à parler, ne peut pas se faire à manger ni se déplacer sans déambulateur. « Nous avons bien dit au médecin qu'elle pouvait sortir mais seulement si le service de téléalarme était fonctionnel à nouveau, ce qui n'était pas du tout le cas. Ils nous ont trouvé quand même une téléalarme en remplacement mais elle n'a toujours pas accès à sa ligne téléphonique, gronde Didier. Mon frangin a dormi chez elle toutes les nuits car il n'avait pas confiance et ne voulait pas la laisser seule. Mais cette situation ne pouvait pas durer. »
Didier et son frère ont donc dû faire un choix cornélien : laisser leur mère seule chez elle à plusieurs kilomètres sans ligne téléphonique ou bien la placer dans une maison de repos du jour au lendemain. « La deuxième option est plus sécurisée donc elle est partie en maison de repos le lundi 29 avril à Laval. Elle est très fragile mais comprend très bien la situation malgré son fort caractère ! (rires). C'est une battante. »
Une lettre en recommandé et de nombreux appels passés
Pourtant, le fils d'Augustine a pris les choses en main très rapidement après l'accident de sa mère. Il a tenté plusieurs fois d'avoir des réponses auprès du service client Orange, en vain. « C'est lamentable. Il n'y a pas de service, pas de bienveillance. Ils ont invoqué le fait que c'était une coupure collective. J'ai donc interrogé la maire du village qui m'a affirmé qu'il n'y avait qu'elle qui était touchée. Nous sommes réellement désemparés. »
Le vrai problème pour les deux frères, c'est de ne pas avoir de réponse claire de la part de leur opérateur. « Des rendez-vous, j'en ai eu le 22 mars, le 8 et le 10 avril et j'en ai un prochain prévu le 30, mais je n'y crois pas. J'ai vu que ça pouvait prendre des mois donc je n'ai pas beaucoup d'espoir. J'ai même envoyé une lettre papier en recommandé, j'ai reçu l'accusé de réception mais pas de réponse », s'indigne Didier, sa lettre à la main. « C'est un vrai parcours du combattant, on se débrouille tout seul. Quand on parle de service il n'y a rien, c'est vide. C'est pareil pour l'entreprise d'assistance à laquelle j'ai aussi écrit pour résilier l'abonnement mais ça coupe dès que je commence à parler du problème ! Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls victimes de cet abandon », se désole Didier, qui espère toujours avoir des réponses à ses questions.
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