"Quatorze années auront été nécessaires pour faire aboutir ce travail", assurait Pierrick Tranchevent, président Syndicat mixte de renforcement en eau potable du Nord-Mayenne, lors de l'inauguration du forage des Landes à Cigné, vendredi 26 avril.
"Ce projet représente une mesure d'adaptation du dérèglement climatique face à la réduction des débits d'étiage des cours d'eau et permettra une substitution des prélèvements estivaux dans les eaux de surface par des prélèvements dans des eaux souterraines."
80 à 90% des besoins des réservoirs d'Ambrières et du Pas
Le site des Landes permettra de couvrir plus de 10 % des besoins en eau du syndicat, actuellement uniquement alimenté par des eaux de surface. Il s'agit de sécuriser et de diversifier les ressources entre eaux de surface et ressources souterraines de qualité.
La production du forage représente 80 à 90 % des besoins des réservoirs d'Ambrières et du Pas. Sa profondeur est de 80 mètres.
Daniel Leroy, propriétaire des terrains, Alexis Robert, Hydrologue départemental, Guy Bourguin et Pierrick Tranchevent - Martine Rebours
Les eaux sont traitées sur place puis refoulées vers le réseau du SIAEP de Colmont Mayenne Varenne pour alimenter les réservoirs d'Ambrières et bientôt du Pas. Déferrisation, démanganisation et neutralisation sont réalisés sur place au niveau de l'unité de traitement d'une capacité de 75 m3/h. Il a été aussi construit une bâche de stockage de 500 m³ d'eau traitée et une lagune de décantation pour les eaux de lavage des filtres.
L'usine est entièrement automatisée. Un laboratoire permet de s'assurer à tout moment de la qualité conforme de l'eau qui est envoyée vers l'usager. Les frais de chauffage et de pompage représentent une facture énergétique élevée. Une étude permettra de décider de la pose de panneaux solaires pour en réduire le montant.
Accompagnement par le CPIE et MNE
Daniel Leroy, propriétaire des parcelles, assure : "On ne faisait que du foin et on y mettait les bêtes deux mois dans l'année. C'était humide." Le but, c'est d'économiser l'eau. "Ici, la ressource est très intéressante, en qualité et en quantité. Ce qui est prélevé ici ne l'est pas dans la Mayenne, reconnaît Alexis Robert, hydrologue départemental. Dans l'étude d'impact, on avait proposé de compenser sur place en réhabilitant la zone humide avec les eaux issues des eaux de traitement pour la noue et les mares, pour essayer d'avoir une zone humide intéressante."
L'aspect environnemental. - Martine Rebours
Mayenne Nature environnement (MNE) et le CPIE ont été associés au projet afin de préserver la faune et la flore de cette zone humide. MNE a apporté son point de vue environnementaliste et a proposé la mise en place d'une noue qui récupère les eaux de surface de la zone de décantation et qui alimente deux mares.
"Ça recrée une diversification locale sur le milieu naturel", indique Magali Perrin. Raphaël Vendé, du CPIE, précise qu'il accompagnera le syndicat dans la gestion de la zone humide et proposera un fauchage tardif de la zone. Il va inventorier les amphibiens et les libellules. "On a commencé en 2024. Les résultats sont plutôt encourageants avec la découverte de deux nouveaux tritons, marbré et palmé."
"L'eau est un enjeu majeur pour demain matin. C'est pas dans dix ans. L'eau c'est la vie. Heureusement que vous avez fait ça, cette nouvelle usine n'est qu'une étape. Il y en aura d'autres. Collectif, on est plus forts", a conclu Pierrick Tranchevent.
Le coût global du forage des Landes est de l'ordre de 3 millions d'euros, subventionné à hauteur de 76 000 € par le conseil départemental et 386 000 € de l'Agence de l'eau Loire Bretagne.
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