La saison de pêche est ouverte depuis le 9 mars 2024. Et depuis le 27 avril, le deuxième temps fort de la saison a démarré avec la capture autorisée du brochet. Une date phare pour les amateurs de ce carnassier.
Avec un changement notable : tous les brochets de plus de 75 centimètres doivent être remis à l'eau. Cette mesure, qui s'ajoute à celle déjà en vigueur sur la taille minimale de capture de 60 centimètres, a pour but de préserver l'espèce et de garder sa diversité génétique.
"En pêchant tous les gros sujets, on va se retrouver qu'avec des petits poissons qui vont se reproduire"
« Si demain on vire tous les humains de plus d'un mètre quatre-vingt, on va appauvrir le patrimoine génétique et il n'y aura plus que des nains dans les populations, compare Eric Pelé, chargé de développement à la Fédération de la Mayenne pour la pêche et la protection du milieu aquatique. Pour le brochet, on répond à la même logique. En pêchant tous les gros sujets, on va se retrouver qu'avec des petits poissons qui vont se reproduire entre eux. Il se trouve également que dans le règne piscicole, ce sont les femelles les plus grosses et le lien entre le nombre d'œufs et le poids est clairement établi. »
Une trentaine de fédérations en France ont adopté cette fenêtre de capture, bien que les tailles de prise puissent varier d'une fédération à une autre. « Le brochet est une espèce sensible, ajoute Aurélien Gibon, secrétaire de la Fédération. Elle est placée sur la liste rouge des espèces menacées. »
Avec le réchauffement climatique, la liste de ces espèces continue de s'agrandir. « Le brochet est lui plus concerné au titre de ses problèmes sur ses choix de zone de reproduction. Il a besoin d'avoir des champs inondés donc ça coince. On a des problèmes de recrutement dramatique chez le brochet. »
Renseigner ses prises de brochet
C'est une nouveauté : la Fédération de la Mayenne pour la pêche et la protection du milieu aquatique a mis en place un suivi des prises de brochet en lien avec la nouvelle mesure. Les pêcheurs peuvent désormais renseigner leurs prises.
« J'ai sectorisé de manière vaste pour que les pêcheurs ne se sentent pas obligés de dévoiler leurs spots préférés, derrière tel arbre ou au pied de tel caillou, prévient Eric Pelé. C'est pour nous permettre d'avoir des chiffres tangibles et voir où en est la population parce qu'aujourd'hui c'est très difficile d'avoir une idée de nombre de poissons qu'on peut avoir rien que dans la rivière la Mayenne. Ça nous servira aussi pour voir la qualité du peuplement : s'il n'y a que des petits, des moyens ou que des gros. Je serais très surpris si c'était le cas. »
Pour remplir ces informations, il faut se rendre sur le site internet de la Fédération, « ça prend une minute et c'est anonyme. On pourra ensuite affiner nos gestions. » Il est recommandé de renseigner le formulaire même s'il y a une absence de capture. En effet, ne rien prendre est aussi une information sur la santé de l'espèce.
Quotas de pêche
Le quota de prélèvement des carnassiers est de trois carnassiers par jour et par pêcheur avec un maximum de deux brochets. Les quotas de pêche ont été mis en place pour contrôler l'effort de pêche, éviter la surpêche et limiter les stocks de poissons. Pour aider dans la mesure des poissons, la Fédération propose des toises de pêche « pédagogiques » à prix coûtant.
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