Ashot, vous rentrez dans le monde professionnel en remportant votre combat. Quelle sensation cela vous procure ?
J'étais un peu stressé, il y avait beaucoup de pression parce que j'étais chez moi à Laval. Il y avait du monde, toute ma famille, mes amis. C'est un rêve qui se réalise. Depuis tout petit, je rêvais de ce moment. C'est juste magnifique, à la fin du combat j'avais les larmes aux yeux. Le chemin est long, je dois encore travailler.
Quelle différence avez-vous ressentie entre la boxe professionnelle et ce que vous aviez connu en amateur ?
C'était un combat en quatre rounds au lieu de trois. On est beaucoup plus posé, on prend notre temps. Les coups font beaucoup plus mal parce que nous boxons avec des gants de taille 8 et des bandages durs. Il faut être vigilant parce que si on prend un crochet on peut vite tomber.
Racontez-nous ce combat...
Je me suis senti un peu fatigué, je pense que c'est dû au surentraînement. Mon adversaire était assez difficile à boxer, il était plus petit que moi et ne faisait que rentrer au corps à corps (Ashot Katchatryan mesure 1m73 pour 61 kg). J'ai gardé la distance en touchant sans me faire toucher. Je suis resté un peu sur ma faim parce que j'aime abréger mes combats... Mais là, ça n'est pas passé.
Avez-vous eu un moment de doute lors de la délibération des juges avant l'annonce de votre victoire ?
Jamais de la vie. J'étais largement en avance en gagnant les trois premiers rounds. Je savais que j'allais gagner. J'ai perdu le dernier round parce que j'étais fatigué, je gérais et mon adversaire (Paul-Japhet Mwanjwango) savait qu'il perdait donc il a tout donné.
Vous avez un parcours de vie atypique, pouvez-vous en parler ?
Je suis arrivé en France, à Nantes, à 10 ans. Nous n'avions pas de maison, nous n'avions rien. Nous étions un peu dehors pendant six mois, le temps qu'on nous trouve un hébergement. J'ai perdu mon papa un an plus tard. Nous nous sommes retrouvés à trois avec ma mère et mon petit frère. Ensuite, nous sommes arrivés à Laval et j'ai commencé la boxe.
Vous faisiez déjà de la boxe en Arménie ?
Non, je faisais du karaté. C'était mon grand-père qui m'emmenait, il voulait que je sois sportif. C'est un ami en France qui m'a dit de venir essayer la boxe. Moi, à la base, je ne voulais pas. La salle était fermée alors je suis reparti. J'ai alors essayé lors d'une initiation pour les jeunes de quartier et David Rebrassé (son ancien coach au Stade lavallois) m'a dit de venir et que je serai un futur champion. Voilà, je suis resté. C'est devenu une routine d'être tous les jours à la salle pour les entraînements et voir mes amis. Depuis tout petit, je savais que je voulais devenir boxeur professionnel.
Le fait qu'il y ait déjà un boxeur professionnel au Stade lavallois (Jordy Weiss) vous a-t-il aidé ?
Bien sûr ça aide. Il est champion d'Europe, ce n'est pas rien. C'est une source de motivation. Je me dis que si Jordy a réussi, moi aussi je peux le faire.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.