La Terre vient de vivre la plus puissante tempête géomagnétique depuis plus de 20 ans, ce qui a provoqué sur l'ensemble du territoire français l'apparition d'aurores boréales dans le ciel, visibles à l'œil nu. Dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 mai, ces aurores boréales ont pu être observées dans toute la France, pour le plus grand bonheur du Mayennais François Parmentier, photographe, vidéaste et télépilote de drone habitué des voyages dans le nord de l'Europe pour chasser ce phénomène lumineux atmosphérique.
Auriez-vous cru pouvoir un jour contempler des aurores boréales en Mayenne ?
Non pas du tout. J'ai voyagé en Norvège, en Islande, en Suède, en Écosse et en Russie pour voir les aurores boréales. J'ai encore mes applications d'aurores boréales que je garde de ces dix ans de voyage et vendredi quand j'ai eu une notification vers 23h30 je pensais que c'était un bug, que ma géolocalisation était bloquée en Norvège.
Il vous a suffi de sortir et de lever les yeux au ciel pour les apercevoir ?
Il faut un œil averti. On a eu des aurores boréales faibles, ce ne sont pas celles qu'on peut voir au nord de la Norvège par exemple. C'est une sorte de nuage un peu lumineux. À partir du moment où on voit des traînées verticales, on ne peut pas confondre avec les nuages puisqu'aucun nuage n'est à la verticale, ils sont toujours à l'horizontale. Je suis persuadé que les personnes qui n'ont pas l'habitude et qui étaient en voiture n'y ont pas fait attention, pour eux c'était juste un ciel clair.
François Parmentier, ici en Islande, chasse les aurores boréales au nord de l'Europe avec son appareil photo. - François Parmentier
Comment ce phénomène rare a-t-il pu se produire en Mayenne ?
Le soleil a en permanence des éruptions solaires. Il émet des particules, comme un volcan, qui sont envoyées vers la Terre. Comme il y a un champ magnétique autour du globe moins important au niveau des pôles, les particules passent plus facilement dans les pays proches du Pôle Nord et du Pôle Sud. Mais quand c'est trop important, avec une grosse activité solaire, ça surcharge les pôles et tout se disperse un peu.
C'est un phénomène rare ?
Oui, c'est ce qui m'a déconcerté ce week-end. Il y a tellement de données et de probabilités faibles d'en avoir quand je pars en voyage. Parfois, on se couche à 22 heures et il y a plein d'aurores boréales quand on dort. Là, j'avais juste à ouvrir ma fenêtre et j'avais ça sous les yeux sans aucun stress ou aucune recherche.
Comment avez-vous vécu cette nuit d'aurores boréales ?
Je suis parti de chez moi vers minuit. Il y a un endroit que j'adore, c'est le moulin à Grez-en-Bouère. J'avais déjà mes photos en tête en y allant. Plus j'avançais, plus je m'apercevais que le phénomène était important. Arrivé sur place, j'étais seul au monde, dans le noir. J'ai fait des photos dans tous les sens pendant une heure et demie avec tous les cadrages possibles et imaginables. J'en ai profité un maximum. À 3h matin, j'étais encore en train de retoucher les photos…
Les gens qui ont loupé ce moment espéraient le vivre le lendemain…
Ils ont eu l'aspect imprévisible de la chose. Un jour il peut y en avoir une grosse quantité et le lendemain plus rien…
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