Dès 19h, de nombreux jeunes et moins jeunes étaient rassemblés à la salle des sports Suzanne-Germain pour participer, avec beaucoup d'enthousiasme, aux quatre animations organisées par Laura Legros, enseignante en activités physiques adaptées. Plusieurs spectateurs découvrent la pratique du basket fauteuil, le cécifoot, le volley assis et la joëlette. " Cette activité m'a ouvert les yeux sur ce que l'on peut faire avec de la persévérance. Je pense sincèrement que les gens handicapés, qui pratiquent ces sports, sont exceptionnels ", souligne un jeune apprenti de la MFR Chauvinière.
La seconde partie de cette soirée sur le handisport a débuté par le témoignage d'Hakim Arezki, médaillé d'argent de cécifoot aux Jeux paralympiques de Londres en 2012. Aujourd'hui, il est sélectionné en équipe de France pour participer aux Jeux paralympiques de 2024 à Paris mais sa vie fut une tragédie dans son pays natal, l'Algérie, plus précisément en Kabylie.
En 2001, lors d'une manifestation étudiante, il a tout juste 18 ans et les forces de l'ordre tirent dans la foule à balles réelles. " Il y a eu 127 morts ce jour-là et plusieurs milliers de blessés par balles, un carnage. Je suis touché par une balle explosive entrée dans ma tête qui a sectionné mon nerf optique, une autre a déchiré ma cheville ", explique Hakim devant les 250 participants émus, bouleversés par ce témoignage. Il est transféré à l'hôpital où la consigne a été donnée de ne sauver aucun témoin et de laisser mourir les blessés. " Mon père, qui habitait en France à l'époque, m'a sauvé la vie." Il décide de le rapatrier.
Un témoignage bouleversant
Attendu à l'aéroport, il est aussitôt transporté à l'hôpital où il peut enfin s'allonger sur un brancard. Le jeune homme a perdu la vue, il ne comprend pas un mot de français et le seul lien qui le retient à la vie, c'est son père. Durant trois mois, coupé de tout contact et plongé dans le noir, il dit " avoir eu le sentiment d'être mort, comme si j'errais dans un autre monde, en route vers le paradis ". Pendant plusieurs années, il commence un long travail de rééducation, il doit tout réapprendre. Il se prend de passion pour la musique. En même temps qu'il apprend le braille et le français, il s'initie au cécifoot.
Son témoignage ne montre aucune colère en lui. En se battant, il fait un pied de nez à ceux qui ont voulu le tuer. Il ne cesse de rendre hommage à la France et dit : " L'Algérie m'a mis au monde et la France m'a sauvé la vie. Aujourd'hui, nous avons deux petites filles et je suis très heureux. Je m'entraîne sept fois par semaine pour préparer les Jeux de Paris, je travaille dans un grand hôtel à côté de la tour Eiffel et je suis conférencier." Il donne rendez-vous les 1, 2 et 3 septembre pour suivre les compétitions paralympiques de cécifoot et peut-être la finale avec l'équipe de France, le 7 septembre.
Nous reviendrons dans une prochaine édition sur les témoignages d'Éric Foucault et de Pascal Desjardins, secrétaire de l'association Étincelle 53.
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