Chers habitants de la Mayenne,
Alors que nos députés entament cette semaine, à l'Assemblée nationale, l'examen du projet de loi sur la fin de vie, je souhaite m'adresser à vous.
D'abord, pour redire ma proximité à toutes les personnes malades, âgées, en fin de vie de notre département. Je sais pouvoir compter sur l'écoute et l'attention des aumôniers et de leurs équipes dans les établissements de soins et les Ehpad de la Mayenne, notre département marque par l'engagement au « bien vieillir ». Je sais surtout tout l'engagement des soignants à soulager toutes les souffrances, physiques et psychologiques, avec des moyens humains et financiers parfois limités.
La mort demeure une épreuve, un passage au cours duquel la solidarité de la société se vérifie, ou non. Trop de personnes meurent isolées, abandonnées, ne percevant plus le sens de leur vie, considérant alors la mort comme la seule échappatoire. Une société qui ouvrirait la porte au suicide assisté ou à l'euthanasie enverrait un signal inhumain à toutes ces personnes. Leurs souffrances psychologiques et physiques peuvent être réelles ; ces souffrances seraient doublées d'un abandon de la société.
"Veux-tu mourir ?"
Leur liberté fragilisée devra alors affronter cette question implicite que la société leur proposera : « Veux-tu mourir ? ». Toutes les personnes seront contraintes de se déterminer en eux-mêmes. Comment ne pas envisager que certaines à bout de souffle n'aient pas la force de refuser cette éventualité de la mort administrée ?
N'ajoutons pas de la violence institutionnelle à̀ notre société traversée par de trop nombreuses violences et injustices sociales, veillons d'abord à accompagner et protéger les plus fragiles. L'acharnement thérapeutique est à bannir et les souffrances physiques doivent être soulagées, même si les traitements abrègent la vie, telles sont les convictions de l'Église depuis le pape Pie XII en 1957.
Ces convictions ne sont pas d'abord confessionnelles, elles sont humaines tout comme les vertus de solidarité, de fraternité et de justice.
J'appelle donc à un sursaut d'humanité en ayant l'audace de prendre les moyens d'un accompagnement authentiquement fraternel de nos frères et sœurs en fin de vie. Ensemble, faisons le choix d'aider à vivre.
Par Mgr Mathieu Dupont, évêque du diocèse de Laval
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