C'est une défaite cinglante. Dimanche 9 juin, les Mayennais ont majoritairement voté pour la liste du Rassemblement national aux élections européennes. Pourtant, le département est le territoire d'origine de la tête de liste de la majorité présidentielle. Affaibli par cet échec, le président de la République Emmanuel Macron a acté la dissolution de l'Assemblée nationale dans une allocution lapidaire. "Après avoir procédé aux consultations prévues à l'article 12, je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale." Les Mayennais, tout comme le reste du pays, se rendront aux urnes les dimanches 30 juin et 7 juillet pour établir une nouvelle assemblée. Avec une participation en Mayenne de 48,91 %, c'est le Rassemblement National qui finit en tête avec 29,61 % des voix, devant la liste de la native de l'étape Valérie Hayer qui réunit 23,95 % des suffrages. La gauche de Raphaël Glucksmann réunit 12,72 % des voix. Les Républicains sont à la peine avec 7,55 % des voix tout autant que la France Insoumise (5,39 %), Europe Écologie (5,32 %). La liste de Marion Maréchal quant à elle réunit 4,49 % des voix. La donne est nouvelle dans le département, classé habituellement au centre. 32 832 personnes ont voté pour la liste RN, 26 550 pour la liste de la majorité présidentielle, 14 097 pour la liste de gauche Réveiller l'Europe. La Mayenne ne dénote pas avec le reste de la France. À Ernée, c'est Valérie Hayer qui l'emporte de quelques voix (29,88 %) face à Jordan Bardella. À Mayenne, le Rassemblement National l'emporte (26,92 %) ainsi qu'à Évron (34,11 %). Château-Gontier met en tête Valérie Hayer avec 29,45 % des voix, suivie par Jordan Bardella et Raphaël Glucksmann. À Laval, les trois premiers se tiennent dans un mouchoir de poche : Valérie Hayer en tête avec 22,61 % des voix suivie de Jordan Bardella (19,83 %) et Raphaël Glucksmann (18,41 %). À Saint-Denis-d'Anjou, fief de Valérie Hayer (32,28 %), le Rassemblement National termine deuxième avec 30,92 % des voix, suivi par la liste Reconquête de Marion Maréchal, à 7,09 %. À noter que la commune de Saint-Pierre-sur-Erve et ses 140 habitants sont les seuls à avoir placé en tête la liste de Raphaël Glucksmann.
Les élus locaux sous le choc
"À Laval, seulement une personne sur deux s'est déplacée, souffle sur X (ex-Twitter) Florian Bercault, maire de Laval. C'est encore trop peu face à l'enjeu européen. Le trio de tête à Laval est au coude à coude avec une poussée forte de l'extrême droite. En tant qu'humaniste, je ne peux me résoudre à cette vague." Le député de la Mayenne du groupe Liot, Yannick Favennec, a d'ores et déjà annoncé sa décision de se représenter pour les élections législatives. "Je suis préoccupé du résultat des listes qui font du chaos leur fonds de commerce. Que la raison et la clarté dominent aux soirs des 30 juin et 7 juillet", a imploré Olivier Richefou, le président du Conseil départemental, en ouvrant la session lundi 10 juin. Côté Rassemblement national, le représentant local Jean-Michel Cadenas se veut confiant, lui qui se représentera sur la 2e circonscription face à Géraldine Bannier : "Ça va être une campagne rapide, trois petites semaines… On va battre nos zones de force. Je ne crois pas à l'efficacité du Front républicain : LFI en fera-t-elle partie, elle qui est antisémite et violente ?"
La dissolution : quésaco ?
Dimanche 9 juin, après la débâcle de la majorité présidentielle aux élections européennes 2024, le président de la République Emmanuel Macron a pris la parole pour annoncer la dissolution de l'Assemblée.
Dimanche 9 juin, après la débâcle de la majorité présidentielle aux élections européennes 2024, le président de la République Emmanuel Macron a pris la parole pour annoncer la dissolution de l'Assemblée. Par cette décision, reposant sur l'article 12 de la Constitution de 1958, il provoque de nouvelles élections qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet.
La première dissolution depuis l'instauration du quinquennat
C'est en l'an 2000, alors que le président Jacques Chirac (RPR) est pris dans une cohabitation avec Lionel Jospin (PS), que la décision de réduire le mandat du président de la République de sept à cinq ans. Le septennat était la norme en France depuis 1873, c'est-à-dire la IIIe République. Depuis, cinq élections présidentielles ont passé sans qu'aucune cohabitation n'ait eu lieu. Chaque chef de l'État, de Jacques Chirac à Emmanuel Macron, a tenu avec sa majorité présidentielle absolue le temps du quinquennat. Depuis 2022, le président de la République Emmanuel Macron ne dispose que d'une majorité relative à l'assemblée, provoquant de nombreux blocages et des recours à l'article 49-3 de la Constitution.
Trois cohabitations durant la Ve République
La cohabitation, c'est quand le président de la République n'a d'autre choix que de nommer une personne qui n'est pas de son parti à la tête du gouvernement. En France, trois cohabitations ont marqué les esprits : entre 1986 et 1988, Jacques Chirac est le Premier ministre de François Mitterand (PS). Entre 1993 et 1995, c'est au tour d'Édouard Balladur de devenir le Premier ministre du président socialiste lors de son second mandat. La troisième cohabitation intervient entre 1997 et 2002 : Jacques Chirac est alors en plein dans son premier mandat et voit Lionel Jospin (PS) devenir son Premier ministre. Cette dernière cohabitation fait suite à une dissolution surprise de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac. Depuis le début de la Ve République, cinq dissolutions ont déjà eu lieu : deux sous Charles de Gaulle, deux sous François Mitterrand et la dernière pour Jacques Chirac.
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