À un peu plus d'un mois des Jeux olympiques de Paris 2024, Sounkamba Sylla est dans la forme de sa vie. Après avoir mis son travail en stand-by pour se focaliser sur le sprint dans une année charnière, la Lavalloise est aujourd'hui certaine d'avoir fait le bon choix. "Je ne me suis jamais sentie aussi bien, exprime la licenciée du Laval Agglo Athlétisme 53. Le fait que ça ait porté ses fruits, c'est vraiment génial parce qu'il y a des personnes qui sont autour de moi. Si j'avais pu le faire avant, je l'aurais fait."
Un nouveau statut en Équipe de France
Deuxième meilleure performeuse française de la saison sur sa distance du 400m, la Mayennaise gagne en responsabilités sous le maillot tricolore. Ce fut le cas à Rome, du 7 au 12 juin, lors des championnats d'Europe, où elle était alignée sur le relais mixte et sur le relais femmes.
Tout n'a pas été parfait lors de la première épreuve, avec une disqualification en finale pour un relais hors zone. "On a essayé de faire une petite stratégie où le garçon courait un peu plus et où je prenais le bâton un peu plus tard", révèle-t-elle. En revanche, sur le relais femmes, Sounkamba Sylla a encore brillé. Placée au départ de la course, "une première", la sprinteuse de 25 ans a "pris en responsabilités" et parfaitement lancé un sprint qui s'est soldé par le deuxième chrono français de l'histoire (5es en 3'23''77). De retour à Nantes, où elle prépare les prochains championnats de France (du 28 au 30 juin), décisifs pour sa participation aux Jeux olympiques, la Mayennaise est concentrée sur ses objectifs. Et pourtant… Depuis plusieurs semaines, un événement aurait pu perturber la préparation de la championne.
Pointée du doigt pour le port d'un foulard
Tout est parti d'une sortie d'Amélie Oudéa-Castéra devant l'assemblée générale du comité olympique français, jeudi 30 mai, lorsque la ministre des sports a déclaré qu'"un représentant d'une équipe de France est soumis à une exigence de neutralité qui empêche le port d'un signe religieux ostensible" et qu'"une fédération a la capacité d'interdire dans le cadre ou le lieu des compétitions le port de ces signes religieux ostensibles". Une semaine plus tard, en Italie, la sprinteuse lavalloise troquait son foulard pour une casquette. Drôle de coïncidence ? Pas vraiment.
Un compromis avec la Fédération pour préserver l'athlète
Ce choix politique, imposé et appuyé par une décision du Conseil d'État datant de juin 2023, selon laquelle les footballeuses ne sont pas autorisées à porter le voile, a eu pour conséquence l'interdiction du port de son habituel foulard par souci de "neutralité". C'est une casquette bleue, avec l'inscription "France", que la sprinteuse a alors arborée. Interrogée sur le sujet, Sounkamba Sylla a préféré ne pas s'étendre : "Ce sont des choses auxquelles on ne s'attend pas, quand il sera l'heure de parler, on parlera." Aux Jeux olympiques de Tokyo, l'athlète portait déjà son foulard. Mais à 9 706km de Paris, la bande de tissu ne dérangeait pas.
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