À 43 ans, l'individu dans le box des accusés, vendredi 12 juillet, en parait bien plus. Dimanche 7 juillet à Argentré, ivre et l'estomac vide, il a violemment passé à tabac un autre homme âgé de 58 ans, un de ses compagnons de boisson, vers 16h45, à proximité du stade.
"Je lui ai mis deux ou trois patates dans la tête"
La raison paraît "totalement futile", selon le mot de la procureure de la République : en revenant dans la pièce principale, le prévenu s'aperçoit que deux de ses vestes ont disparu. Il retrouve son camarade à l'extérieur, dans un escalier menant au stade. "Je lui ai mis deux ou trois patates dans la tête", explique le prévenu. La victime chute sur la tête après une nouvelle volée de coups et va s'allonger dans l'herbe un peu plus haut. L'autre le suit et lui inflige "deux ou trois coups de pied dans la tête". Plusieurs traumatismes à la tête et au visage défigurent la victime.
L'individu ne se considère pourtant pas comme quelqu'un de violent. Avec 0,99mg d'alcool par litre d'air expiré, il a tout de même la présence d'esprit de changer ses chaussures maculées de sang et de dire aux gendarmes sur place que son compagnon de boisson a été agressé par "trois Arabes".
Interpellé avec des chaussures ensanglantées aux pieds
Ce n'est que le lendemain, lundi 8 juillet, que les gendarmes l'appréhendent avec, à ses pieds, les chaussures grossièrement nettoyées. Il est à nouveau en état d'ébriété avancée. En garde à vue, il avoue sans difficulté sa culpabilité.
"Acte de sauvagerie", "déchaînement", "déferlement"… Les mots de la procureure de la République sont très forts pour qualifier l'acte de l'individu contre lequel elle recommande dix-huit mois d'emprisonnement, dont six mois assortis d'un sursis probatoire de deux ans.
Pour expliquer ces violences, son avocat met en avant le passif de l'individu : un contexte dépressif, avec 8 médicaments pour lutter contre depuis avril. Qui plus est, sa compagne l'a quitté : son avocat encourage "à voir plus loin" les raisons qui expliquent ce passage à l'acte tout en affirmant la nécessité d'une peine.
Le tribunal le déclare coupable et le condamne à 18 mois d'emprisonnement, 9 mois assortis d'un sursis probatoire. L'individu était placé en détention depuis mardi 9 juillet : il y reste.
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